Quand un marché est remis en cause d'une façon unilatérale, et ses engagements non respectés, il faut au minimum restituer la caution. Dans notre cas, c'est nos emplois qui ont constitués la contrepartie, suite a un marché conclu en 1992 entre la direction du complexe touristique du Sahel (ex-Moretti) et le collectif des travailleurs. En échange de nos démissions, nous avions bénéficié de la gestion des unités commerciales qui nous employaient pour des contrats de neuf ans renouvelables. Nos déboires ont commencé en 1997 quand ces lieux où nous avons investi nos carrières et nos espoirs changent de statut pour devenir résidence d'Etat du Sahel (avec interdiction d'accès au public) sans aucune alternative à notre situation sociale. Une décision incompatible avec notre fonction et contraire à notre statut de commerçants à titre privé, ce qui rendait caduques nos démissions. Il aurait été plus juste d'appliquer la réciprocité en nous restituant nos emplois. Avec des unités gérées en collectivité de 6, 8 à 14 associés, nous nous sommes retrouvés coupés de l'Algérie, assistant impuissants au refoulement de notre clientèle. Cela a duré de 1997 à 2006. Autant d'années d'exclusion et de précarité. Le 28 février 2006, c'est le coup de grâce : la fermeture de nos commerces et l'expulsion de 30 pères de famille. Si pour trois de nos collègues, la direction de la résidence a accordé la réintégration à la société, chose tout à fait logique, ce qui par contre ne l'est pas, c'est cette différence de traitement devant un même cas et un même sacrifice. Les vraies raisons de notre éviction découlent des changements statuaires des lieux et de l'impératif sécuritaire qui ne pouvait s'accommoder de la présence de nos commerces. Mais pourquoi cela doit se faire à nos torts ? Ces commerces nous ont coûté nos emplois, quelles que soient les causes qui ont engendré la décision de leur fermeture et au pire des cas, c'est le retour à notre situation initiale, nous priver du minimum vital, alors que tout ce qui nous a été imposé est injuste et déloyal. Notre revendication est d'ordre social et tout à fait justifié. C'est pourquoi nous sollicitons l'arbitrage de Son Excellence, Monsieur le président de la République, pour une solution équitable qui peut nous rétablir dans nos droits. Les laissés-pour-compte de la résidence d'Etat (ex-Moretti) Zenati Hamid Moudjahid invalide 9, rue Larbi-Ben Mhidi (Alger)