Le bras de fer qui oppose les gérants de commerces du complexe touristique du Sahel (Moretti) et la direction de l'entreprise de gestion de la résidence d'Etat ne semble par prendre fin. En effet, si le sujet est définitivement clos aux yeux des responsables de la direction, qui «s'attachent» à la décision de justice qui avait tranché en leur faveur, les commerçants ne l'entendent pas de cette oreille. Ces derniers sont revenus à la charge hier, à l'occasion d'un rassemblement organisé devant l'entrée principale de la résidence d'Etat. Cette histoire remonte à 1992, lorsque l'Etat a opté pour la privatisation d'un certain nombre de ces unités touristiques. A cette époque, il a attribué la gestion libre des unités commerciales à une centaine de travailleurs. Les deux parties avaient signé un contrat notarial de neuf ans renouvelable. «Nous n'avons utilisé les locaux que pendant 5 ans. Or, le contrat signé parle de 9 ans renouvelables. Ce qui veut dire qu'ils n'ont pas respecté leur engagement», soulignent les commerçants. Le conflit a commencé en 1997, lorsque le site en question a été interdit au grand public, suite à l'appellation dudit endroit résidence d'Etat. «Le calvaire commença à partir de cette date. Car les revenus étaient trop faibles et les charges trop lourdes ; nous ne pouvions pas donc payer les charges fiscales qui étaient toujours en hausse...», déclare le gérant d'un restaurant. Ainsi, après huit ans d'attente, les gérants sont revenus encore une autre fois à la charge. Ces derniers ont organisé hier un rassemblement devant l'entrée principale de la résidence d´Etat. A travers ce sit-in, les commerçants dénoncent la décision de la direction, qui a exhorté les «locataires» à remettre les clés des locaux et à quitter définitivement les lieux. Ce délai, il est utile de le souligner, a expiré avant-hier. «Cette histoire de délai, ce n'est, en réalité, qu'un prétexte des responsables pour attribuer les clés des locaux aux autres bénéficiaires...», a déclaré encore notre interlocuteur. Les commerçants ne semblent pas prêts à baisser les bras dans cette affaire, qu'ils qualifient de «hogra». Ils promettent d' entamer une grève de la faim, dans les prochains jours, dans le cas où le problème ne sera pas réglé. A cet égard, les gérants des locaux proposent trois solutions : soit la réouverture du complexe au grand public pour la reprise du commerce, soit l'indemnisation financière contre la restitution des locaux, ou bien la réintégration des commerçants au sein de l'Epic.