Les retenues d'eau, les nappes phréatiques et les barrages dont le taux d'évaporation est jugé important n'arrivent plus à répondre aux besoins des populations en matière d'adduction en eau potable et des secteurs de l'agriculture et de l'industrie. À ce constat, il faut ajouter une pluviométrie insuffisante et une sécheresse persistante d'année en année qui ont conduit les pouvoirs publics à estimer judicieux d'engager depuis six ans déjà une importante opération de réalisation de stations de dessalement d'eau de mer, selon les standards internationaux, qui semble être l'alternative stratégique d'avenir. Dans la wilaya de Tlemcen, deux unités de dessalement d'eau de mer, inspectées plusieurs fois en 2010 par le ministre des Ressources en eau, vont entrer en exploitation au cours du premier trimestre 2011 ce qui permettra en principe de régler jusqu'à l'horizon 2030 le spectre des robinets inopérants plusieurs jours par semaine et de diminuer la charge des enfants, qui, tous les jours, jerricans en mains vont tenter de puiser l'eau des sources et des rivières avec tout le lot des maladies hydriques transmissibles. Les deux stations en question qui auront un débit total de 400 000 m3/jour sont localisées l'une à Honaïne, l'autre à Souk Tlétat, sur la côte méditerranéenne. La station d'Honaïne (coût 250 millions de dollars) dont les travaux sont confiés depuis 2006 au groupement espagnol “Geida” pourra desservir en eau potable 23 communes de la wilaya (environ 600 000 habitants) et notamment les grandes agglomérations que sont Tlemcen, Chetouane et Mansourah. L'unité de Souk Tlétat quant à elle avec sa même capacité de 200 000 m3/jour (qui va en outre abriter un centre national de formation du personnel spécialisé) assurera l'adduction en eau potable en faveur des populations des 30 autres communes de la wilaya. D'autres unités de dessalement d'eau de mer sont en chantier ou entreront prochainement en exploitation à travers le pays comme celles de Béni Saf (200 000 m3/jour) qui couvrira les besoins de la wilaya de Aïn Témouchent et de la ville d'Oran, Fouka (Tipasa) avec 120 000 m3/jour, Mostaganem (200 000 m3/jour), Cap Djinet (Boumerdès) d'une capacité de 100 000 m3/jour, Ténès (200 000 m3/jour ), El Tarf et Oued Sebt (wilaya de Tipasa) avec 100 000 m3/jour, Jijel et Béjaïa (100 000 m3/jour chacun) et enfin l'un des plus importants projets au monde implanté à El Magtaâ, dans la wilaya d'Oran, avec un débit de 500 000 m3/jour. Toutes ces réalisations, une fois achevées, feront bénéficier au pays à l'horizon 2012 d'un apport de près de 2 300 000 m3/jour de quoi assurer confortablement les besoins en eau de plusieurs millions d'Algériens.