Si, dans un passé récent, la wilaya de Mascara se distinguait par la richesse de ses sous-sols en matière hydrique, puisque la légende évoquait qu'il suffisait aux paysans de planter la pointe de leur ceinture dans la terre pour faire jaillir l'eau, la situation n'est plus la même aujourd'hui, car la région enregistre un rabattement inquiétant allant à plus de cents mètres de profondeur pour en tirer satisfaction alors que dans certaines régions, cela signifie la disparition totale de la nappe phréatique. La wilaya de Mascara s'étend sur une superficie de 5 846 km2 et sa population totale est estimée à 800 000 habitants dont près de 300 000 recensés comme population éparse, ce qui caractérise la wilaya comme semi-rurale et à vocation agricole. Physiquement, son territoire est subdivisé en quatre zones distinctes : plaine sublitorale du Nord (Habra de Sig), plaine de Ghriss, monts des Beni Chougrane, plateaux de Mesmot et Aouf. La pluviométrie annuelle n'est pas uniformément répartie. Elle varie entre trois cents et cinq cents millimètres par an. Cette pluviométrie a connu une diminution très sensible au cours des trois dernières décennies. Influant considérablement sur les ressources en eaux superficielles et souterraines, la persistance du phénomène de la sécheresse, plus particulièrement dans l'ouest du pays, a eu un impact négatif sur les potentialités des nappes et ouvrages de stockage et le taux de remplissage des barrages n'a jamais atteint le seuil des 50%, tandis qu'à l'opposé, les besoins exprimés en ressources pour l'AEP, l'industrie et l'irrigation sont en constante augmentation. Si l'Etat a consenti tout au long de ces dernières années des efforts pour le développement du secteur de l'hydraulique s'agissant des études de réalisation de barrages, retenues collinaires, forages, adductions, station de pompage, station de traitement, station d'épuration, réseau AEP et assainissement, force est de constater l'absence d'une stratégie de développement du secteur dans la wilaya de Mascara, car les programmes liés aux investissements s'inscrivent dans une conjoncture de crise ou répondent à des besoins d'urgence. Les ressources en eau sont limitées et les problèmes qu'elles engendrent au fil des années deviennent plus graves du fait de l'accroissement de la demande car, outre l'AEP qui polarise l'intérêt de ce précieux liquide, il y a l'industrie et l'agriculture à satisfaire. Eu égard aux circonstances actuelles, l'instauration d'un programme de restriction s'impose dans les domaines de l'alimentation en eau potable des ménages et de l'irrigation quand il s'agit de répondre aux exigences des agriculteurs, lesquels, dans un souci de rentabiliser au maximum leurs terres, pratiquent le pompage illicite, bravant l'interdit et échappant à la surveillance des agents de la police des eaux. La wilaya de Mascara compte quarante-sept communes et chacune d'elles reste confrontée au problème relatif à l'AEP même si la situation est différemment vécue par les populations car toutes ne sont pas logées à la même enseigne. A. B.