Malgré les mouvements de protestation et le mécontentement des citoyens, qui ont recouru à maintes reprises à des sit-in, voire à une grève de la faim en mars 2010, l'attribution de logements sociaux à El-Oued accuse un retard injustifié de sept ans. Selon des sources officielles, les demandeurs de logements sociaux dans la commune du chef-lieu de wilaya sont plus de 7 000 personnes qui attendent depuis quelques années. Selon les services de l'OPGI, environ 800 logements sont prêts à l'attribution depuis deux années dont 200 logements ont été réalisés en 2003. Malheureusement, leur non-occupation durant toutes ces longues années, a causé à l'OPGI d'énormes dégâts, notamment financiers, estimés à près d'un milliard de centimes chaque année dépensé dans le gardiennage, la réparation ou le renouvellement de matériels et d'équipements endommagés ou volés par des malfaiteurs. Certains logements ont même été squattés par des citoyens, ce qui a contraint l'OPGI à les ester en justice et à les expulser en utilisant les forces de l'ordre. L'étude des dossiers des demandeurs de logement ont pris des années entières sans que ces toits ne soient attribués, jusqu'à nos jours, aux bénéficiaires. Selon un membre de la commission d'attribution, le dossier de logement à El-Oued est tellement sensible que les autorités locales doivent y réfléchir mille fois avant de prendre l'initiative de trancher. Durant l'année 2004, une tentative d'attribution avait échoué suite au sit-in observé devant le siège de la daïra d'El-Oued où les citoyens ont accusé l'ex-commission d'attribution de corruption, sachant que les listes des bénéficiaires comprenaient des noms de personnes qui ont déjà bénéficié de logements sociaux. Le wali de l'époque a annulé l'opération d'attribution et a dissous la commission après une enquête administrative qui a confirmé les accusations des demandeurs de logement. Depuis, aucun responsable, même l'ex-wali, n'a osé attribuer les logements dans la commune d'El-Oued. Selon des sources bien informées, les autorités actuelles prévoient le déblocage de la liste des bénéficiaires avant la fin de l'année. Mais les demandeurs de logement, eux, n'y croiront que lorsqu'ils constateront de visu leurs noms sur la liste des bénéficiaires.