“Notre volonté est de nous impliquer à long terme en Algérie, dans une relation d'interdépendance”, a indiqué, hier, l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, M. Gabriel Busquets Aparicio, à l'ouverture du forum d'affaires Algérie-Asturies, une région autonome située au nord-ouest d'Espagne, organisé à l'hôtel Sofitel d'Alger. C'est aussi le vœu des chefs d'entreprise de cette région de l'Espagne dotée d'un fort potentiel économique, venus en Algérie en quête d'opportunité de partenariat. Dans ce cadre, la Confédération algérienne du patronat a signé un protocole d'accord avec la Fédération asturienne du patronat (Fade). L'objectif : créer des synergies entre les deux organisations patronales, en vue de faciliter les relations d'affaires et pour un meilleur échange d'information. Pour le président de la CAP, M. Boualem M'rakech, cet accord vise notamment à accompagner les opérateurs espagnols désirant investir en Algérie et à résoudre les difficultés pouvant surgir dans le cadre du partenariat entre des firmes algériennes et espagnoles. L'Espagne ne veut pas perdre pied en Algérie, qualifiée “de partenaire économique et stratégique pour l'Espagne”. Mais l'Espagne souhaite équilibrer les échanges qui font ressortir un fort excédent en faveur de l'Algérie. Un excédent qui risque d'augmenter avec l'entrée en service du gazoduc Medgaz. M. Gabriel Busquets Aparicio indique que l'Espagne est parmi “les premiers investisseurs en Algérie, avec 26% des investissements européens en Algérie”, souhaitant “la prise en compte de la situation particulière de la PME”. Le président de la principauté espagnole des Asturies, M. Vicente Alvarez Areces, estime pour sa part que les opportunités de coopération entre l'Algérie et l'Espagne “sont immenses”, relevant la présence de nombreuses sociétés qui opèrent sur le marché algérien. M. Vicente Alvarez Areces cite, entre autres, l'hôpital d'Oran. “L'un des plus grands d'Afrique”, a-t-il dit. Il évoque aussi le système de ventilation du métro d'Alger et la centrale hybride de Hassi-R'mel. “Mais la marche est encore longue et les possibilités de coopération sont énormes”, estime-t-il. Les entreprises qui accompagnent le président de la principauté espagnole des Asturies s'intéressent notamment à la construction, aux ports, aux technologies de l'information et de la communication (Tic), aux transports et services. Le secrétaire général du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement indique “les relations économiques entre l'Algérie et la principauté des Asturies connaissent, depuis quelques années, un développement notable”, relevant la présence des entreprises espagnoles dans le domaine du dessalement de l'eau de mer et des énergies renouvelables. M. Dris Tandjaoui a mis l'accent sur les vastes opportunités d'affaires qu'offre par ailleurs le programme d'investissement, doté de 186 milliards de dollars que s'apprête à lancer notre pays, relevant par ailleurs la nouvelle orientation du gouvernement en matière de partenariat. Le nouveau cadre d'investissement, selon le directeur de la division investissement au ministère de l'Industrie, M. Aït Ramdane, ne dérange pas les Espagnols. Ce qui gêne les Espagnols, selon certains hommes d'affaires rencontrés, ce sont les tracasseries bureaucratiques et les difficultés de trouver des partenaires privés de grande taille. En tout cas, la CAP a déjà ficelé quatre projets qu'elle compte proposer aux Espagnols.