L'ONU a choisi de participer à la conférence d'Alger comme un signal clair que la décolonisation est toujours une des fondations de son existence et une mission impérissable. Car, il s'agit seulement d'évoquer les moyens de rendre la liberté à des peuples qui ne la connaissent pas. Certains vont certainement se demander pourquoi l'Algérie s'obstine, 50 ans après son indépendance, à vouloir toujours défendre la parole des peuples qui aspirent à la décolonisation. Au-delà de la question du principe, c'est surtout que cette cause est au cœur de l'ADN du système algérien. De ce fait, Alger n'oublie pas les amitiés passées ou les symboles qui partagent sa vision. À la Conférence internationale célébrant le 50e anniversaire de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (1514) qui se tient au Palais des nations, Obasango, M'beki, Ping, Moussa, Galand et l'insubmersible Kaunda se sont donné rendez-vous pour faire une halte dans l'histoire des décolonisations sous la houlette d'un Ben Bella, incarnant le début d'une génération révolutionnaire algérienne et d'un Messahel, digne héritier de cette génération pour qui l'Afrique est le dernier bastion à libérer du colonialisme. Mais cette halte ne saurait être complète sans évoquer l'incontournable Sahara occidental. Un peuple à la recherche d'une souveraineté. Un territoire à la recherche de la légalité internationale. Et surtout, un colonisateur marocain qui agit comme une puissance coloniale régionale après avoir lui-même souffert du joug colonial. Une situation invraisemblable à deux heures d'avion de l'Europe, au centre d'un Maghreb fragilisé par la persistance d'une injustice inadmissible pour ce nouveau siècle. L'ONU a choisi de participer à la Conférence d'Alger comme un signal clair que la décolonisation est toujours une des fondations de son existence et une mission impérissable. Car, il s'agit seulement d'évoquer les moyens de rendre la liberté à des peuples qui ne la connaissent pas. De condamner les régimes coloniaux qui privent ces peuples de leur droit de disposer d'eux-mêmes. Ce sont les termes de la résolution 1514 qui sont célébrés à Alger dans une ambiance sobre et sérieuse du fait que les évènements récents d'El-Ayoune ont démontré que le colonialisme possède de nombreux visages. La dépossession, la déculturisation mais aussi la prédation et dans le cas d'Al-Ayoune, une cruauté sans nom. Et il est clair qu'on ne peut pas faire, en tant qu'Algériens, l'économie de ce débat surtout que le Maroc aujourd'hui, comme hier la France, s'enfonce dans une sorte d'autisme colonialiste qui fait dire au palais royal que le Polisario, ce sont des “terroristes”. Comme les militaires français accusaient l'ALN d'être également des “terroristes”. Etrange similitude ou simple continuum de l'histoire coloniale qui est encore plus dramatique quand elle est exercée par les héritiers d'Abdelkrim El-Khattabi.