Le procès en appel, opposant la clinique d'ophtalmologie El-Anouar à quatre victimes et qui devait se tenir hier au tribunal de Constantine, a été reporté, pour la deuxième fois consécutive, au 4 janvier prochain. Le feuilleton judiciaire entre la clinique d'ophtalmologie El-Anouar et trois patients, victimes de “l'ablation de l'œil” suite à une simple intervention chirurgicale sur une cataracte, ainsi que le père du bébé Mohamed Takieddine, décédé, en 2008, alors qu'il n'était âgé que de 7 mois, ne semble pas connaître d'épilogue. En effet, le procès, qui devait se tenir, hier, au tribunal de Constantine, a été reporté au 4 janvier prochain où le juge devra se prononcer sur les résultats de la 2e expertise effectuée, après désignation de la chambre pénale près la cour de Constantine, par le président de la section ordinale régionale des médecins du Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM). De cet fait, selon le rapport d'expertise, dont une copie est en notre possession, il a été convenu comme le prévoit le règlement intérieur du CNOM, de charger trois autres médecins pour effectuer l'expertise ; deux spécialistes en ophtalmologie exerçant à Aïn Beïda (Oum El-Bouaghi) et Mila, ainsi qu'un spécialiste en anesthésie réanimation, travaillant au CHU Ibn-Badis de Constantine. Il ressort des conclusions du document en question que “les faits dont souffraient les trois patients, Lemtaïche Bouguerzi, Hadda Kechoud et Zoulikha Chelghoum, sont la conséquence d'infection et d'hémorragies expulsives, qui peuvent survenir au cours ou après l'intervention chirurgicale”. Le rapport montre qu'il existe chez ces derniers “une infirmité permanente de l'œil opéré”. Les résultats de l'expertise sur le dossier médical du nourrisson Mohamed Takieddine révèlent que “la survenue de troubles du rythme cardiaque pendant l'intervention chirurgicale à l'origine de l'arrêt cardiaque sont dus au produit anesthésique volatil utilisé, l'halothane”. Pour rappel, une peine d'une année de prison ferme avait été déjà requise, il y a 1 an, par le représentant du ministère public près la chambre pénale à l'encontre du directeur de la clinique, un chirurgien et un anesthésiste pour négligence médicale ayant entraîné la mort d'un nourrisson, et le handicap à vie pour les trois autres patients. Deux réceptionnistes sont également impliquées dans cette affaire pour faux et usage de faux et contre lesquelles, la même peine a été requise. Ces dernières avaient imité la signature du frère de l'une des victimes sur le dossier de la patiente. Par ailleurs, selon des sources judiciaires, le juge d'instruction près le tribunal de Constantine examine actuellement deux dossiers similaires, relatif au cas de deux femmes âgées ayant subi l'ablation de l'œil dans cette même clinique. Une autre victime, un homme de 52 ans, a également déposé une plainte, en 2008, contre la clinique pour lui avoir causé “un décollement des deux yeux avec déchirure de la rétine de l'œil droit”. Il s'est fait opérer une deuxième fois en Tunisie, raconte-t-il, pour pouvoir récupérer l'un des deux yeux.