Le marché algérien, qui est en pleine expansion, offre des opportunités certaines que de nombreux investisseurs, en particulier en provenance des pays arabes, s'empressent à saisir, en réaffirmant régulièrement leur intention de participer au développement de l'économie algérienne. L'Algérie n'attire pas assez de capitaux arabes. Le total des investissements arabes, en Algérie, enregistré ces dernières années tourne autour de 1 900 milliards de DA. C'est maigre en valeur. Et puis, il s'agit d'investissements consentis dans des secteurs rentables, dans un marché vierge ou presque. Pour certains experts, l'orientation préférée vers l'immobilier et les infrastructures de tourisme des investissements arabes, doit être infléchie au profit de projets porteurs d'un développement qualitatif plus important et générateur de productivité. Quant à l'apport de ces IDE arabes sur l'économie nationale, il est très difficile de l'évaluer avec exactitude. En effet, une énorme disparité existe entre les annonces de projets qui se font en grandes pompes, et leur concrétisation sur le terrain. Mieux encore, les projets d'investissements envisagés par les investisseurs arabes en Algérie sont restés pour la plupart au stade des intentions, quand ils ne sont pas carrément abandonnés. Jusqu'au milieu de 2008, le secteur de l'immobilier constituait l'attrait principal pour les investissements arabes. En effet, plusieurs sociétés immobilières, dont Emaar, Al- Qudra et Emirates International Investment Company (EIIC), avaient annoncé des projets de plusieurs milliards de dollars. Ces annonces ont été suivies par de nouveaux investissements dans le secteur industriel, comme celui d'Emirates Aluminium International, une société basée à Dubaï qui a annoncé la construction d'une aluminerie d'une valeur de 5.1 milliards d'euros à Béni-Saf dans l'Ouest de l'Algérie, et celui d'EIIC dans le câblage électrique, l'agriculture et la banque. Mais force est de constater que de toutes les annonces d'investissements arabes, seul celui de Dubaï Port World s'est traduit dans la réalité avec la prise de contrôle desterminaux à containers des ports d'Alger et de Djendjen. Tous les autres sont soit abandonnés, comme c'est le cas du projet de la baie d'Alger de Emaar, et du projet du complexe sidérurgique de Jijel, de l'Egyptien El Izz Steel, soit mis en veilleuse, comme le projet d'aluminerie de Beni Saf, du groupe Dubaï Mubadala. Il est vrai que la crise financière internationale a fortement secoué les finances des pays du Golfe. La conjoncture internationale expliquerait donc, en partie, l'arrêt de certains mégaprojets annoncés par des investisseurs du Golfe, ou la révision à la baisse des investissements initialement prévus. Mais il faut noter que même avant cette crise financière, les projets restaient souvent au stade d'annonce. Des annonces qui avaient d'ailleurs laissé sceptiques certains observateurs qui y voyaient des investissements spéculatifs sans aucune valeur ajoutée, précisément, car ils sont constitués majoritairement dans des projets immobiliers. Selon une étude de réseau Anima, les investisseurs des pays du Golfe seraient moins réalistes que les Européens ou les Américains. À peine 43% des investissements annoncés par les pays du Golfe sont concrétisés, globalement, contre 71% pour les projets européens et 78% pour les investissements américains. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l'avait lui-même reconnu l'année dernière, en déclarant que “la démarche de certains investissements arabes en Algérie n'était pas sérieuse”. Ces dernières semaines, le dossier des investissements arabes, notamment émiratis et koweïtiens, a été relancé. Le chiffre de 15 milliards de dollars dans les prochaines années a même été évoqué. Gageant juste que ça ne soit pas une énième annonce qui restera au stade d'intention. Le plus important n'est pas d'afficher les intentions mais les réalisations.