A l'occasion de la tenue du 10e Congrès des hommes d'affaires arabes, le quotidien de l'économie Le Maghreb met à votre disposition des extraits d'entretiens réalisés avec le ministre du Tourisme, M. Noureddine Moussa, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication M. Boudjemâa Haichour, le ministre des Ressources en Eau M. Abdelmalek Sellal, le ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat M. Mustapha Benbada, et le ministre de l'Industrie M. Mahmoud Khedri. L'intégralité de ces entretiens sera publiée ultérieurement dans une revue éditée spécialement à l'occasion de cet événement de grande envergure Le ministre du Tourisme, M. Noureddine Moussa "L'organisation du 10e Congrès des hommes d'Affaires arabes en Algérie jouera en faveur le l'amélioration de l'image de notre pays, notamment dans le domaine de l'investissement. Nous sommes d'ailleurs convaincus que cette manifestation permettra à de nombreux investisseurs arabes de manifester leur intérêt quant à la réalisation de projets structurants dans différents créneaux. Il est clair que le bilan de l'investissement arabe en Algérie dans le secteur du tourisme s'avère opportun ; je citerais à titre d'exemple le projet de réalisation par la société Saoudienne SIDAR d'un important village touristique à Zeralda de 25 000 lits et d'un deuxième à Zemmouri d'une capacité de 5000 lits. Au moment même d'autres pays comme la Qatar, les EAU s'intéressent très fortement à l'investissement dans le tourisme en Algérie. A l'occasion de cette manifestation de grande envergure, je souhaiterais préciser que nous sommes entièrement disponible à accompagner les opérateurs économiques arabes intéressés par l'investissement en Algérie et ce, depuis la phase étude jusqu'à la concrétisation du projet, tout en leur rappelons que l'Algérie demeure, contrairement à d'autres destinations saturés, un terrain vierge susceptible d'être développé".
Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Boudjemâa Haichour "L'Algérie a eu l'honneur d'abriter le 10e Congrès des hommes d'affaires arabes et cela démontre notre volonté de renforcer et développer les relations de coopération avec nos frères arabes dans divers domaine. Je suis toutefois convaincu que cette rencontre se veut être un carrefour d'échange d'expériences qui permettra de renforcer davantage les rangs et consolider l'unité arabe. Nous saisissons cette occasion pour œuvrer au rapprochement de nos économies et faire connaître les opportunités d'investissement et de partenariat qui sont le levier essentiel pour la croissance économique. De ce fait, les flux d'investissements étrangers, notamment arabes, sont plus que souhaités. Pour cela, l'Algérie propose un cadre approprié à la promotion de l'investissement résultant des derniers amendements apportés à l'ordonnance relative au développement de l'investissement. Aujourd'hui, l'Algérie offre un système d'investissement plus fluide en termes d'allégement, dans les procédures. Le secteur de la poste et des technologies de l'information et de la communication a enregistré, ces dernières années, un volume global d'investissements qui a atteint 5 milliards US$, dont un peu plus de 4 milliards US$ en investissements directs étrangers. Notre objectif est de bâtir une économie nationale plus compétitive, fondée sur le savoir et l'innovation. A titre d'exemple, à l'horizon 2010 nous prévoyons 30 millions d'abonnés à la téléphonie fixe et mobile, un réseau de fibre optique de 48 000 km, un ordinateur et un accès à l'Internet haut débit pour chaque foyer, le raccordement au réseau national de télécommunications de toutes les localités, des établissements scolaires, des structures sanitaires et hospitalières, ainsi qu'un niveau élevé de développement du e-gouvernement. Dans cette même optique, nous citerons le projet titanesque que nous sommes en train de mener à Sidi Abdellah et qui porte sur la réalisation d'un parc technologique de classe mondiale offrant une infrastructure de pointe et des services aux entreprises et institutions de la filière des technologies de l'information et de la communication ; ce dernier suscitera un intérêt certain auprès des investisseurs étrangers et nationaux. Pour ce qui est de l'investissement arabe dans le secteur des télécommunications, je dirais que les investisseurs arabes activent dans un cadre concurrentiel sain et loyal. Ils ont contribué au développement de la téléphonie mobile et fixe et de l'Internet dans notre pays. Le message que je souhaite transmettre à nos frères hommes d'affaires arabes qui prendront part aux travaux de ce 10e congrès est de faire confiance à l'économie algérienne en venant exploiter les opportunités d'affaires qui s'offrent à eux".
Le ministre des Ressources en Eau, M. Abdelmalek Sellal "La tenue du 10e Congrès des hommes d'affaires arabes participe pleinement à l'édification du socle économique arabe commun solide et pluridisciplinaire et c'est aux opérateurs économiques de jeter les bases d'une coopération durable et irréversible entre les différentes plate-formes de production et les marchés arabes. Ce congrès sera un portail d'exploration des opportunités d'investissement ; il permettra aussi de déceler les entraves et les obstacles que peuvent rencontrer les investisseurs arabes. Le but est donc de préconiser les solutions appropriés. Nous espérons, d'autre part, que les opérateurs économiques arabes constatent de visu le grand chantier qu'est devenue l'Algérie. Pour ce qui est du secteur des ressources en eau, nous souhaiterions, à l'issue de cette rencontre, accroître les échanges dans le domaine des ressources en eau entre les pays de la région, de faire connaître les potentialités, en matière d'enveloppe budgétaire et de programme d'investissements offerts par le secteur, de faciliter l'obtention des terrains d'assiette pour la réalisation des projets d'investissement, de sécuriser les investisseurs étrangers en matière bancaire et fiscale et de faire connaître la réglementation algérienne, notamment la loi relative à l'eau récemment promulguée. Nous avons d'innombrables projets inscrits et qui pourraient éventuellement intéresser les investisseurs arabes. Il s'agit donc de la construction de barrages et de transferts à l'image du transfert Sétif - Hodna et du transfert In Salah - Tamanrasset, de la réalisation de projets d'AEP, d'assainissement et d'irrigation, de la réalisation de stations d'épuration, de la réalisation de stations de dessalement d'eau de mer, en BOO appel à investissements lancé l'Algerian Energy Company (AEC), de la construction d'usines de production de canalisations et de produits chimiques, et de la gestion déléguée des services publics de l'eau et de l'assainissement dans plusieurs villes du pays. Cela dit je souhaiterais souligner à l'encontre des participants à ce congrès que l'Algérie se réjouit de recevoir des hommes d'affaires arabes qui seront sûrement les plus nombreux à participer à l'œuvre nationale de développement, car cela matérialisera encore plus le rêve d'unité de tous fils de la nation arabe".
Le ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada Le 10e Congrès des hommes d'Affaires arabes est une grande opportunité pour notre pays, car plus de 1000 hommes d'affaires arabes seront réunis pour représenter le meilleur potentiel des investisseurs arabes. En effet, c'est une occasion pour leur exposer l'important potentiel d'investissement et d'opportunité d'affaires que recèle le marché algérien. Il faut rappeler que l'Algérie a toujours plaidé pour un partenariat interarabe dans le domaine économique. La proposition de tenir ce congrès à Alger procède fondamentalement de l'évaluation des opportunités jugées importantes qu'offre aujourd'hui l'économie algérienne à l'investissement arabe ; elle s'inscrit en symbiose avec le dynamisme donné à la coopération économique de l'Algérie qui suscite un intérêt grandissant, aussi bien dans la sphère arabe que dans le reste du monde. L'objectif de ce congrès est de faire connaître les nouveaux développements et les réalités de l'économie algérienne, de consolider les relations économiques entre les pays arabes, d'identifier les synergies entre les économies des pays de la région, d'explorer les opportunités d'investissement entre les pays arabes et notamment en Algérie et enfin d'encourager le développement des relations multiformes entre les pays de la région. Il est clair que le secteur de la PME, particulièrement privé, a connu un grand essor depuis les réformes initiées dans le sens de l'établissement d'une économie de marché. Une étude réalisée par des experts britanniques de l'Oxford Business Group montre que l'Algérie a attiré près de 1,622 milliards d'euros en 2005 et qui sont réalisés par des Saoudiens, Koweitiens et Egyptiens. Cette expansion dont a bénéficié l'Algérie a poussé les autres investisseurs arabes à rechercher de nouvelles opportunités d'investissement en Algérie. Je souhaiterais de ce fait, qu'il y ait prise de conscience de la part de nos frères investisseurs et hommes d'affaires arabes. Il est grand temps de créer un pôle économique panarabe eu égard aux blocs d'intérêt existant sur la scène internationale. En effet, l'existence d'une grande diversité d'opportunités d'investissements dans divers domaines (agroalimentaire, pétrochimie, tourisme, artisanat, industrie mécanique et métallurgique pêche…) milite pour un partenariat stratégique durable entre les économies des pays arabes".
Le ministre de l'Industrie, M. Mahmoud Khedri "L'importance de la tenue du 10e Congrès des hommes d'affaires arabes traduit le renforcement des actions de l'Union des hommes d'affaires arabes en vue d'impulser la dynamique des échanges entre les entreprises arabes. D'ailleurs, nous nous engageons à mettra à leur disposition toutes les données concernant le secteur industriel algérien afin qu'ils perçoivent mieux la réalité de notre pays. Cette rencontre permettra de découvrir et d'évaluer le climat des affaires et les opportunités offertes par notre pays. En dépit des progrès réalisés en matière d'amélioration du climat des affaires en Algérie, le volume des investissements arabes dans le secteur de l'industrie demeure en deçà de nos espérances, mis à part ceux réalisés par le groupe égyptien Orascom dans les ciment gris et blanc ; les autres investissements demeurent modestes. Il s'agit d'opérations très limitées à la création de sociétés mixtes dans les domaines des produits pharmaceutiques, chimiques, du tabac, des huiles alimentaires, des câbles en fibres optiques, téléphoniques et d'énergie. Le volume global des investissements arabes dans notre pays s'élève, globalement, à 3,5 milliards de dollars US dans tous secteurs d'activité confondus, entre 2004 et 2006, selon les chiffres de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi) et ce,nonobstant les investissements de développement ou d'extension prévus, mais non encore quantifiés. Il n'en reste pas moins que le rapprochement entre les pays arabes et le raffermissement des liens de fraternité passe, inévitablement, par une complémentarité économique et un renforcement de la coopération entre les hommes d'affaire, les entreprises et les organismes arabes. La réduction de l'impact de la mondialisation rampante exige des peuples arabes la densification des actions de coopération et d'intégration économique, car le temps des entités fermées sur elles-mêmes est révolu. Pour ce qui est des opportunités d'investissement et de partenariat qu'offre le secteur industriel, il est attendu la valorisation de ce potentiel industriel à travers une politique pragmatique d'investissement et de privatisation, en vue de réaliser les objectifs de croissance économique et la mise à niveau de ce potentiel. De ce fait, plusieurs filières industrielles pourraient intéresser les investisseurs, notamment l'industrie du médicament, l'industrie chimique et les engrais, les industries sidérurgiques, mécaniques, métalliques, électriques et électroniques (ISMMEE), les industries des matériaux de construction ( ciment, marbre, granit, agrégats ) et les industries agroalimentaires. De plus, grâce à l'accord d'association avec l'Union européenne les investisseurs arabes ont la possibilité d'exporter à partir de l'Algérie leurs produits sur le marché européen. Pour cette occasion, je souhaiterais lancer un appel aux investisseurs arabes à concrétiser des opérations de partenariat, après avoir identifié les projets d'investissement effectifs dans l'industrie, à l'image de ce qui se fait au complexe sidérurgique d'El Hadjar à Annaba avec le premier sidérurgiste mondial Mittal Steel qui s'est allié, récemment, au premier sidérurgiste franco- européen Arcelor. Je saisis, également, cette occasion pour exprimer notre espoir de voir grandir ce forum des hommes d'affaires arabes qui symbolise, à notre sens, la voix des peuples arabes et leurs aspirations au progrès social et économique , tout en souhaitant plein succès à leurs travaux . Propos recueillis par Nassima Bensalem