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Au cœur d'un bidonville “officiel”
Oued Aïssi (Tizi Ouzou)
Publié dans Liberté le 28 - 12 - 2010

Quelque 180 familles y vivent depuis plus de cinquante ans. Des conditions de vie typiques d'une “favéla” d'Amérique du Sud.
Le cantonnement porte bien son nom “officiel” puisque l'association qui regroupe les habitants des lieux a un cachet établi par les services concernés où on peut lire “Association bidonville Oued Aïssi, Cne Irdjen. W. de Tizi Ouzou”. Un statut reconnu “officiellement”, toutefois, le sort de ceux qui y vivent relève d'un autre statut et d'une histoire pour le moins dramatique.
Au bidonville d'Oued Aïssi, 180 familles y vivent depuis plus de cinquante ans. Des conditions de vie typiques d'une “favéla”, comme ces bidonvilles d'Amérique du Sud. À l'abri des regards, la misère y pousse. Il a fallu emprunter un sentier accidenté, à côté de l'hôpital psychiatrique Farnane-Hanafi pour s'ouvrir sur un autre décor des plus déshérités.
Des petites constructions en tôles rouillées et en briques vétustes, des clôtures de fortune aménagent cet espace verdâtre regorgeant de détritus. L'un des habitants, âami Amar, la cinquantaine, se souvient bien de ses premiers pas sur cette terre fertile. “Je vis ici depuis plus de cinquante ans. On est venu en famille de M'sila. À l'époque, les gens fuyaient la guerre ou faisaient du commerce, parcourant des terres et des terres, pour se sédentariser en des lieux divers. Comme moi, il y a 180 familles sur les lieux qui attendent, depuis plus d'un demi-siècle, un logement, un toit pour s'abriter. Tu sais, mon fils, dans ce décor, des cadres de la nation y vivent encore. Des avocats, des agents de divers services de l'Etat, des étudiants… N'est-ce pas la honte ?”
Des promesses de logement, ce n'est pas ce qui manque. En 2009, lors des dernières élections présidentielles, un programme de logements a été lancé dans le vif. Toutes les démarches ont été faites, mais, depuis, bloquées, comme d'ailleurs un premier programme, datant de 1987, de 64 logements, dont 25 sur des terrains au niveau de Taksebt. Vient encore un autre projet de 87 habitations, en 1995, et qui sera également bloqué juste après les événements de 2001. Un programme qui devait répondre à un recasement préliminaire de ces familles. Mais depuis 2009 et après les promesses faites dans le cadre des élections de 2009, rien n'est venu améliorer le sort des ces familles.
“Toutes les études ont été entreprises sur le sol et sur le plan de gestion urbanistique, de tous les réseaux AEP, électriques et d'assainissement, du plan de la cité. Le plan avait prévu des aires de jeux, une école, une mosquée… Enfin, tout ce qui devait permettre une vie normale dans des conditions plus humaines”, dira encore ââmi Amar.
Mais dans la réalité, rien ne s'est concrétisé. Des enfants continuent encore de jouer dans la crasse, la boue et parmi les tas de ferrailles qui emplissent les lieux. “Il nous manque des logements”, nous dira un jeune garçon, les 15 ans à peine bouclés, et qui venait juste de relâcher le ballon qui était entre ses pieds. Un jeu favori pour ces enfants des quartiers défavorisés. Une petite aire de jeux c'est aussi un rêve pour eux. Ces misérables constructions qui écument les lieux “ont été raccordées au réseau électrique depuis huit mois seulement”, dira Salah, un jeune de la cité.
Notre interlocuteur se souvient bien de ces moments passés à la lumière clignotante d'une bougie. “On regardait la télé à l'aide d'une batterie de voiture, qu'on rechargeait tous les trois jours chez l'électricien auto du coin, à R'hahlia. La télé nous permettait de passer le temps, de voir un match. Vous savez, nous ne sommes pas venus du Niger, nous sommes des Algériens et nous aimons bien l'équipe nationale !”
Le préavis
des habitants
Le dossier porte le n°24/ES/2010. Suite à des investigations menées par la société en charge de l'étude du projet, en l'occurrence le Laboratoire national de l'habitat et de la construction du centre (LHCC), et en termes d'investigations géologiques et géotechniques menées sur le terrain qui devrait recevoir le projet du lotissement Oued Aïssi. Il révèle que la géologie du site est constituée essentiellement d'une épaisse formation alluvionnaire, un sol hétérogène qui ne révèle aucune agressivité vis-à-vis du béton de fondation.
Compte tenu de cette nature géologique du terrain, l'entreprise avait suggéré des fondations de type filantes ou radiers, un taux de travail de l'ordre de 1.40 bars à une profondeur d'ancrage de 3 m.
Une étude avisée par le CTC en octobre 2010, toutefois, le projet demeure bloqué pour des raisons inconnues. Le terrain devait accueillir des bâtisses avec un rez-de-chaussée, sans étage. Ces habitants pointent du doigt les responsables locaux qui ne se seraient pas mis d'accord sur le choix de l'entreprise qui devrait entamer les travaux !
“Pourquoi le choix de l'entreprise pose problème ? Pourtant la loi est claire”, diront des membres de cette association. Dans un envoi datant de 1999, la direction de l'hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou avait stipulé que le terrain en question relève du domaine public, donc, il y a lieu de saisir cette direction afin d'étudier la possibilité de déclassement en domaine privé de l'Etat pour établir un permis de lotir.
Est-ce le fond du problème ? Nos tentatives de joindre le P/APC de la commune d'Irdjen pour de plus amples informations sont restées vaines. Ça sonne mais ça ne répond pas !
Face au silence des autorités et dans une lettre adressée au chef de daïra de Larbâa Nath Irathen, au wali de Tizi Ouzou, au président de la République…, l'Association du bidonville, et après une réunion de travail, a décidé de demander une intervention rapide afin de régler le problème lié au projet du lotissement Oued Aïssi.
Une situation de misère qui gangrène leur vie depuis plus d'un demi-siècle. Le 7 décembre dernier, un délai de 20 jours a été lancé par les concernés. Passés ces 20 jours, soit le 28 de ce mois, si rien n'est décidé, un recours systématique à des protestations de rue, notamment la fermeture de la RN12, sera entrepris, menacent les habitants du site.


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