Certes, aujourd'hui en 2010, les caisses de l'Etat sont copieusement pleines. Mais, peut-on avoir un quelconque mérite lorsqu'un pays tire tous ses dividendes de la seule bonne santé industrielle de ses partenaires étrangers ? Nous émettons encore en mode “mono”… économie ! En mode “veille” La mono économie du pays, pour 2010, va bien. Seulement, dans tout le pays, la population tourne à l'économie. L'Algérien est en mode “veille”. Il a du mal à se mettre en mode “open”. C'est une position qui consomme davantage que le mode “off”. C'est sans doute ce qui explique une certaine tendance à la nonchalance de certains de nos concitoyens, dès qu'il s'agit de se mettre au travail. En fait, la richesse ne vient pas que de l'acte de produire. Il y a aussi la manière ! Une bonne production passe forcément par une productivité efficiente. Et derrière la productivité, il y a l'élément humain. L'homme ! Jusque-là, tous les bilans ne traitent que des chiffres. Tant de recettes ont été moissonnées, tant d'emplois ont été générés, des entreprises ont été créées, d'autres fermées, etc. Ça, c'est le propre d'un bilan comptable. Il ne veut rien dire. Un bilan qui implique toute une nation se doit d'être plus explicite. Plus parlant. Son moyen d'expression, est l'analytique, la productivité. Ces notions techniques qui permettent de savoir avec justesse, comment l'économie algérienne s'est réellement comportée durant l'exercice 2010. La notion de productivité est au cœur des mécanismes économiques. Tous les systèmes économiques, toutes les entreprises, mais aussi tous les individus rationnels, cherchent à être le plus efficaces possible, c'est-à-dire à produire mieux et plus. Mieux d'abord, plus, seulement après. Lorsque les mécanismes sont huilés, la qualité maîtrisée, la quantité suivra, nécessairement. Vogue la galère ! Mettre en avant ce concept, c'est être en quête de ce que l'on appelle les gains de productivité. Ça permet également de déceler les maillons faibles dans la chaîne de production. Il y a plus de dix ans déjà, vers la fin de la décennie 1990, le PNUD était invité par le gouvernement algérien à lancer une étude d'identification des points faibles de la chaîne de production nationale. Comment repérer les maillons faibles qui empêchent le développement ? Comment localiser les freins de la croissance ? Qu'est-ce qui est à l'origine d'une paralysie partielle, mais en permanence, du fonctionnement de la chaîne de production ? ... C'était au temps où on se souciait de mener la bataille de production et de productivité. En ces temps-là, les caisses étaient en proie à tous les courants d'air. Aujourd'hui, les caisses ne sonnent pas le creux. Mais on devine aisément que rien n'a pourtant changé en matière de gouvernance. On continue à naviguer à vue, sans l'aide d'aucun instrument qui permette de mesurer notre position. À même système, même cap ! Un cap qui a du mal à être suivi en temps de houle. Dans le bateau, l'équipage n'a pas le pied marin et n'aime pas les vagues. La vigie placée tout en haut du mât ne voit plus rien. Elle est dépassée par l'immensité de la grande bleue. La mer est tout en longueur et en largeur. Il n'y a aucun problème d'espace, la galère peut voguer à son aise. Les cales sont noires de pétrole. Il y a du carburant à gogo ! La “panne bête” ? Aucun risque ! Mais, dans tout cela, où va-t-on ? Ça, c'est une autre paire de manches. La réponse se trouve peut-être dans les prévisions de 2011. Pour l'instant, on en est au bilan. Peut mieux faire ! Et le bilan c'est encore des candidats à l'exil, des milliers de sans-logis, des victimes du terrorisme, le suicide, l'insécurité, le banditisme, les scandales financiers, la corruption généralisée, la bureaucratie institutionnalisée, le chômage, le commerce informel officialisé, la consommation de la drogue propagée, des décharges publiques, en tout lieu et à tout moment, des émeutes réprimées… les configurations d'un état policier se dessinent de plus en plus. Et dans une telle atmosphère, la tête n'est pas au travail. On ne peut vivre sereinement, au quotidien, dans une société où on vous dresse à longueur de routes et autoroutes des herses à slalomer. Ça fait perdre beaucoup de temps et ça met les nerfs à fleur de peau. C'est improductif et injustifié ! Des barrages fixes, connus de tous, spécialement des personnes mal intentionnées, ça n'attrape pas des mouches. C'est juste des goulots d'étranglement causant de véritables désagréments et nuisances à toute une population. C'est un frein économique et une perte sèche de temps. Et le temps, dans une économie qui se respecte, c'est de l'argent. Malgré tout cela, le FMI nous prédit de bons points à venir pour 2011. Un présage que ne partagent forcément pas toutes celles et ceux qui sont confrontés à la réalité socioéconomique d'un pays riche, habité par un peuple de plus en plus menacé par la pauvreté. Il est vrai que l'Algérie peut paraître très belle de loin ! R. L. Liberterabahlarbi3c@hotmail.