Souad Khalfaoui a remporté, le mois dernier et pour la deuxième fois consécutive, le prix de la meilleure interprétation féminine lors du Festival national du théâtre amazigh. Dans cet entretien, elle revient sur son prix et sur son métier qui lui permet de multiplier les casquettes. Liberté : D'abord, félicitations pour votre prix. À quoi renverriez-vous le succès de cette réussite ? Souad Khalfaoui : Aucune explication, aucun secret à révéler. C'est tout simplement le fruit de mon abnégation, de mon sacrifice. Sincèrement, j'avais trimé, bossé très fort. Je m'étais préparée durement pour le décrocher, parce que j'avais fait de ce prix une affaire personnelle, notamment après mon renvoi, injuste, de la troupe du Théâtre régional de Batna pour avoir raté une séance de lecture. Mais en intégrant la troupe du Centre culturel el-Madher, j'ai pu prouver que je suis aussi bien comédienne que chanteuse. Comment êtes-vous devenue comédienne ? En fait, je m'étais présentée un jour au Théâtre régional de Batna parce que j'avais deux scénarios à proposer. Sur les lieux, j'avais rencontré le comédien et le metteur en scène Chiba Lahcène. Ce dernier, voyant que je savais également chanter, m'avait confié qu'il était à la recherche d'une comédienne et m'avait fait la proposition de monter sur scène. Et j'ai tout de suite accepté. Le début était très pénible, surtout que j'habite à El-Madher, ville à une trentaine de kilomètres de Batna, mais je me suis accrochée. Et grâce aux encouragements des autres comédiens, je suis arrivée à décrocher le prix du rôle féminin. Si vous deviez choisir entre le chant et la comédie, pour lequel des deux opteriez-vous ? Les deux à la fois, mais je ne vous cache pas que j'ai une préférence pour le théâtre, parce qu'il me permet de jouer et de chanter à la fois. De plus, l'ambiance dans le théâtre est plus gaie. J'ai vécu de très belles expériences que j'aimerais renouveler surtout avec la même troupe et le même metteur en scène, Ali Chiba.