Sur proposition du président de la République française, Nicolas Sarkozy, Djilali Mehri a été fait chevalier de la Légion d'honneur. Les insignes lui ont été remis en sa résidence d'Orgerus, dans les Yvelines, le 19 janvier, par le Grand chancelier de la Légion d'honneur, le général d'armée Jean-Louis Georgelin, en présence de Jean-Marie Bockel, sénateur, ancien ministre, Hamza Boubekeur de la Grande Mosquée de Paris et de diverses personnalités politiques et de la société civile. Cette distinction vient récompenser un homme de cœur qui n'a de cesse de vouloir rapprocher les trois religions du Livre. Pour preuve, ses actions et son apport pour les aménagements de la Grande Mosquée de Paris, sa contribution conséquente à la mosquée d'Annecy et celle de la future mosquée de Nanterre. Comme il a participé à la rénovation de la basilique de Notre-Dame d'Afrique. Des actions faites en toute humilité, sans médiatisation et sans attente de quelconque intérêt. “Je le fais parce que je crois en Dieu et en l'homme”, m'avouera-t-il dans son bureau où trônent, accrochés au mur, de fabuleux tableaux de Dinet. Il y en aura plus dans sa résidence, havre de paix et de quiétude. Le représentant du président Sarkozy a tenu à relever dans son discours les différentes actions de l'homme d'affaires, notamment la reprise des ateliers de Chaffoteaux et Maury en 1985, alors que l'usine était en dépôt de bilan. Par ce geste, Mehri a préservé 4 000 emplois, devenant ainsi le second employeur de Bretagne. Il avait été salué à l'époque comme un sauveur. Sur le plan social, en direction de son pays qu'il chérit “de toute son âme et avant toute chose”, ses actions sont multiples et sont peu connues du grand public, la discrétion étant l'une de ses nombreuses qualités. Il a ainsi acheté quatre scanners pour les hôpitaux de Tizi Ouzou, Sétif, Adrar, et bien sûr, El-Oued, sa ville natale. Par le biais de sa fondation Dhaouïa, pas moins de 463 malades ont été pris en charge pour des hospitalisations à l'étranger tout en assurant l'hébergement pour les accompagnateurs. Mécène, Djilali Mehri l'est aussi ; il possède la presque totalité de l'œuvre d'Etienne Dinet avec une galerie éponyme. À l'écoute des jeunes artistes, il n'hésite pas à leur ouvrir bien des portes, aussi bien par une aide financière qu'artistique. Il a aussi pris en charge les majors de la première promotion de l'Ecole supérieure des affaires en les inscrivant à l'école des Hautes études Commerciales (HEC). Autant d'actions qui ont fait dire à quelqu'un : “Quand certains érigent des murs, Mehri érige des ponts.” Autre preuve pour cet homme de paix, cet épisode peu connu, qui a fait la une des journaux télévisés francais le 31 août et le 1er septembre 1989. Il s'agissait, rien de moins, que du rôle qu'il a joué en tant que médiateur et facilitateur dans les négociations entre la Libye et le Tchad, dans sa résidence, durant une semaine non-stop. Résultat : l'accord d'Alger signé le 31 août 1989. Autant de facettes cachées chez cet homme du Sud, hospitalier et généreux. Sa fille Nadjat a déjà le titre du livre qu'elle veut consacrer à son géniteur, Mon père, ce prophète, qui résume bien l'itinéraire et les actions de cet homme de cœur.