Depuis mardi 1er février, les services de la commune de Tazgaït sont paralysés et le siège de son APC demeure toujours fermé par des dizaines de protestataires qui s'y relaient jour et nuit, dans l'attente de la visite du wali de Mostaganem, unique responsable local auprès duquel ils veulent réclamer le limogeage du président de leur APC. À trois ou quatre reprises, le chef de la daïra de Sidi Ali, dont relève cette paisible localité quasiment sinistrée, commune située à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, a tenté la médiation. Vainement. Les protestataires ne veulent engager de dialogue qu'avec la personne du wali. Alors que le personnel communal reste malgré lui contraint au congé forcé, plus aucun document administratif n'y est établi ni délivré. Les portes de l'APC ayant été cadenassées, et le sit-in s'inscrivant apparemment dans le temps, une grande tente a même été dressée à côté en guise d'abri contre le froid hivernal nocturne et éventuellement les chutes de pluie. Le site a été pavoisé de banderoles, d'emblèmes aux couleurs nationales et de portraits du président de la République. Des banderoles sur lesquelles on peut lire : “Azzeddine, (président de l'APC, ndlr) dégage !” “Bienvenue au wali !” ou encore “Oui à l'équité, oui à la démocratie !” À l'abri nocturne offert par la tente, ce sont les riverains qui assurent café et repas aux protestataires. Mettant à profit le tension socio-politique qui défraie la chronique du commun des Algériens, le rassemblement, essentiellement constitué de jeunes issus des douars de la commune, exige au préalable de toute ouverture au dialogue quant aux “préoccupations nationales que sont le chômage, l'emploi et le logement, le départ inconditionné et immédiat du président de l'APC de Tazgaït”.