Comme chaque année, et depuis vingt-deux ans, le 18 février a été l'occasion pour les organisations des enfants et veuves des martyrs, des moudjahidine, de se rencontrer pour la célébration de la Journée nationale du chahid. À l'entrée du cimetière des martyrs aux Eucalyptus, une grande foule attend, en dépit du temps exécrable, depuis les premières heures de la matinée, l'arrivée de la délégation officielle conduite par Mohamed Hattab, Djamel Madi et Djamel Berimi, respectivement SG de la wilaya d'Alger, président de l'APW et chef de cabinet du wali d'Alger, des walis délégués et des élus des circonscriptions de Baraki et de Bir-Mourad-Raïs. Le discours d'ouverture de Mustapha Zerkaoui, représentant de wilaya de l'Organisation des moudjahidine, axé sur les sacrifices du peuple algérien depuis la colonisation de 1830 en passant par les différentes insurrections, les évènements de Mai 1945 et, enfin, la guerre de Libération de novembre 1954, se voulait aussi être un appel au calme en cette période de contestation populaire. “Le peuple algérien a payé un lourd tribut en martyrs, et l'expérience acquise en matière de sacrifices humains nous dicte de rester vigilants et de ne pas prêter attention aux faux apitoiements de l'étranger pour notre peuple”, dira dans ce sens l'orateur qui ajoutera que chaque époque a eu ses martyrs, de l'Emir Abdelkader, les Ouled Sidi Cheikh, Bouamama, Fathma n'Soumer, jusqu'à la guerre pour l'indépendance du pays. L'imam chargé de lire la Fatiha abondera dans le même sens, s'appuyant sur des versets du Coran et des hadiths du Prophète. “Il ne faut pas tomber dans la fitna dont, pour certains, c'est une occasion pour faire la division. Nous sommes tous frères et sœurs, et nous devons tirer des enseignements de ce que nous avons vécu dans ce cadre”, a rappelé l'imam. La délégation s'est ensuite déplacée dans la commune de Saoula où les responsables ont eu à inaugurer une stèle commémorative au nom de 48 martyrs au niveau de la place centrale de la commune, une crèche au nom du chahid Mustapha Saïdoune et une autre stèle du chahid Boubekeur Boualem, tombé au champ d'honneur en août 1960, à Oued Boussouar, dans la même commune.