Visiblement, la nuit porte conseil à la Ligue nationale de football (LNF). Après avoir infligé le huis clos à l'encontre des clubs de Béjaïa et de Blida, et notifié lundi après-midi ce verdict sur son site internet, la LNF s'est rétractée en soirée et a différé la sanction du premier, tout en maintenant celle prononcée contre le deuxième. Un seul match s'est déroulé, donc, à huis clos : celui ayant opposé, à Chlef, l'USMB au MCA, alors qu'il était question de deux avant le changement opéré par la même instance sur l'autre match opposant la JSMB au CRB qui devait, initialement, se jouer sans public. Des arguments du genre “des dispositions déjà prises en termes d'organisation (billetterie déjà vendue, invitations, service d'ordre, etc.)” ont été avancés pour justifier la décision de la LNF. Il aurait été plus “professionnel” d'éviter de prononcer le verdict à la veille d'un match, au moins pour ne pas semer la suspicion que peut laisser une telle décision d'ajourner la sanction pour une équipe et de la maintenir pour une autre. Les dirigeants du Chabab de Belouizdad se disent perplexes. “Nous avons reçu un fax à 16h émanant de la LNF dans lequel il nous est indiqué que le match se jouera à huis clos. Quelques heures plus tard, soit à 19h45, alors que l'équipe se trouvait déjà sur place à Béjaïa, on reçoit un autre fax où il est écrit le contraire : la rencontre se déroulera en présence du public. On a essayé de prendre attache avec la LNF pour essayer d'en savoir plus, en vain. On n'a eu personne, aucun interlocuteur pour une ligue qui gère 32 clubs professionnels. C'est à ne rien comprendre, du jamais vu !” nous a expliqué le président du Chabab qui estime que “les arguments avancés par la ligue ne tiennent pas la route”. “Je pense qu'il fallait trouver d'autres excuses qui peuvent convaincre, car je doute fort qu'on procède à la vente des billets la veille du rendez-vous pour un match de championnat”, poursuit-il encore. Et de préciser : “le hic n'est pas de jouer avec ou sans public. J'ai toujours été et je suis toujours contre le huis clos qu'on doit bannir, tant qu'un club ne gère pas le stade où il joue. Cela n'a rien à voir avec les gens de la JSMB qui sont nos amis. Le problème réside au niveau du traitement de ce dossier qui relève tout simplement de l'incompétence. On savait au niveau de la ligue que le match allait se jouer le lendemain et que, pris par le temps, il fallait tout bonnement laisser le dossier ouvert et ne pas prendre de décision pour éviter de se retrouver dans une situation aussi embarrassante. Maintenant qu'une décision a été prise, il fallait quelle soit appliquée. On ne peut différer une sanction”, relève Mahfoud Kerbadj qui se demande : “dans des cas pareils, je veux bien savoir qui, des présidents ou des instances, n'arrive pas à se mettre au diapason avec la nouvelle ère du professionnalisme ?” Voilà une Ligue nationale qui fait appliquer une sanction et qui s'abstient d'appliquer une autre au moment où les deux décisions ont été prononcées le même jour et par la même commission de discipline de la LNF. Une différence, voire “une discrimination” qui a engendré légitimement une certaine suspicion.