Liberté : Comment est née l'idée de ce Salon ? Kamel Abdi : Ma première mission économique remonte à 1996. À l'époque, l'Algérie était totalement isolée sur le plan international et comme vous le savez, le peuple vivait très mal ce mépris. J'étais président de l'Association des échanges économiques Algérie-Rhône-Alpes et malgré le climat sécuritaire de l'époque et une économie planifiée, j'avais décidé d'organiser une mission économique avec une trentaine d'entreprises et en partenariat avec l'Apsi. Ce n'était pas un grand succès sur le plan des affaires mais notre but était surtout de démontrer au monde à travers les médias de l'époque que notre pays restait ouvert. Pourquoi le choix de Béjaïa? D'abord c'est ma région natale et en plus elle s'y prête merveilleusement à ce genre de manifestation avec son port et son aéroport. De plus elle présente un indéniable atout : son université et son potentiel humain. Quels sont les objectifs assignés à Béjaïa Invest? Pérenniser Béjaïa Invest puisque la deuxième édition est déjà programmée pour le mois de novembre 2011 et toujours en partenariat avec la CGPME et certainement avec d'autres grandes institutions de la région Rhône-Alpes avec qui je suis actuellement en pourparlers. Mon objectif premier est de dynamiser notre région, mais surtout d'emboîter le pas à nos voisins maghrébins sur le plan de l'investissement international. Comme le monde s'ouvre de plus en plus, nous devons tous faire un effort pour attirer l'investissement étranger, avec tout ce qu'il engendre comme savoir-faire technologique et managérial pour mieux préparer l'après-pétrole. Le mot international paraît un peu trop ambitieux au départ mais aujourd'hui avec les personnes qui m'ont rejoint dans ce projet, on est en train de réussir le pari puisque des sociétés de France, Turquie, Guinée, Pologne, Allemagne... vont être présentes au Salon et c'est avec cette dimension internationale que nous pourrons réellement attirer l'investissement étranger non seulement à Béjaia mais partout en Algérie puisque le choix de Béjaïa est surtout stratégique et non exclusif. D'ailleurs, je viens d'être à l'origine d'un accord entre Air Algérie et la CGPME Rhône-Alpes qui prévoit un meilleur service de transfert de chefs d'entreprises entre l'Algérie et Rhône-Alpes. Avec son Pôle méditerranéen de l'innovation, dont nous vous présenterons quelques produits innovants, notamment dans le bâtiment et le traitement des déchets, contrairement à la plupart des autres Salons, Béjaïa Invest se distingue par un positionnement original qui se veut un lieu d'échanges lié à l'interconnexion et à l'innovation économique. Je vous attends du 27 au 30 mars 2011 à Béjaïa, pour faire de ce rendez-vous un événement qui s'inscrira dans le temps et l'après-pétrole. Propos recueillis par Moussa Ouyougoute