Le collectif des cadres de la jeunesse et des sports de la wilaya de Tizi Ouzou organise, aujourd'hui, un rassemblement devant le siège de la wilaya pour protester contre les dispositions de leur statut particulier, publié au Journal officiel n°02 du 10/01/2010. Ces cadres émettent, en fait, des réserves de fond sur ce qu'ils considèrent une “entorse au principe d'égalité de titre introduit par le décret exécutif n°10/07 du 07/02/2010, notamment son article 103 relatif à la classification des grades des éducateurs et éducateurs principaux de la jeunesse et des sports”. Pour eux, ces grades auxquels on a exigé des conditions draconiennes d'accès, en comparaison aux grades similaires des autres secteurs, ont été “purement et simplement déclassés et discriminés”. Or, déplorent-ils, ces grades de la jeunesse et des sports ont été anciennement classés à égalité de titre dans les grades équivalents à ceux des autres secteurs. Les tableaux comparatifs de la classification d'avant et d'après la publication des nouveaux statuts montrent clairement, arguent-ils, cette inégalité. Ce déclassement de catégories induit par le nouveau statut est, selon les protestataires, en porte à faux avec l'esprit de l'éthique qui balise toute action d'une administration équitable. “Par rapport aux grades similaires des autres secteurs, les obligations des grades lésés de la jeunesse et des sports sont plus importantes, plus contraignantes, parce qu'elles doivent satisfaire les exigences d'une jeunesse très nombreuse et très dynamique”, avouent les membres du collectif interwilayas de la jeunesse et des sports dans une lettre ouverte adressée au président de la République. Cette inégalité avérée a gravement “écorné la crédibilité de la Fonction publique en portant préjudice à la carrière de nombreux fonctionnaires”, relèvent ces fonctionnaires. Cette iniquité a également instauré, soulignent-ils encore, le découragement d'agents qui ont jusqu'ici, grâce à leur dévouement, donné le meilleur d'eux-mêmes pour un secteur à la fois important et névralgique. Cependant, et “en guise de récompense, ces fonctionnaires victimes d'entorses aux principes d'équité, au lieu d'être valorisés, se trouvent dévalorisés”, regrette le collectif. Pour mettre fin à l'injustice résultant de cette “déclassification” par rapport aux grades équivalents des autres secteurs, il y a lieu de procéder, proposent-ils, à la réparation des dommages occasionnés du classement des éducateurs et éducateurs principaux de la jeunesse et des sports. Par conséquent, “un alignement de droit sur les grades correspondants des autres secteurs s'impose”, indiquent ces travailleurs. Ces grades, ajoutent-ils, sont “soumis aux conditions identiques de niveau d'accès, car l'administration, quelles que soient ses ambitions et ses missions, ne vaut rien sans la prise en compte des droits des agents chargés de les animer”. S'adressant au premier magistrat du pays et devant cette situation peu enviable, ces cadres revendiquent l'intégration d'office de l'éducateur de la jeunesse et des sports à la catégorie 10 avec maintien de la formation pour la classification à la catégorie 11. Ils demandent aussi l'intégration d'office de tous les anciens éducateurs de la jeunesse et des sports à la catégorie 11 sans formation. Quant à l'éducateur principal de la jeunesse et des sports (ex-TSS + ESJ), il doit être, selon eux, intégré d'office à la catégorie 11 avec maintien de la formation pour la classification à la catégorie 12. La classification à la catégorie 12 doit concerner, en outre, tous les anciens TSS et ESJ. Pour les conseillers, éducateurs principaux de la jeunesse et sports ayant dix années d'ancienneté, ces derniers doivent être intégrés, suggèrent-ils, dans leurs corps aux grades de conseillers principaux pour les premiers et de conseillers pour les deuxièmes. Les éducateurs ayant exercé depuis cinq ans doivent être classés comme éducateurs principaux.