Benchabla Abdelhafid évolue actuellement au club coréen de Poséidon Phan, en compagnie de son coéquipier Bouloudinet Chouaib (91kg). Depuis son arrivée dans ce club, il enchaîne les bonnes performances dans sa catégorie. En fait, il a gagné tous ses combats comptant pour le championnat de la WSB (World series of boxing), une compétition organisée par l'AIBA. Cependant, si Benchabla occupe la première place de sa catégorie, il lui reste un dernier test à livrer face au Français Ludovic Groguhe, le 28 mai prochain en Chine ; et s'il gagne ce combat, il sera le premier des pugilistes algériens qualifié aux jeux Olympiques de Londres en 2012. La WSB est une compétition semi-professionnelle, où les pugilistes combattent sans casque et sans maillot. Liberté : Comment avez-vous atterri avec votre coéquipier Bouloudinet au WSB ? A. Benchabla : Nous avons été contactés il y a quatre mois par le club coréen de Poséidon Phan. C'est tout à notre honneur, puisque la WSB est une compétition semi-professionnelle, où les pugilistes combattent sans casque et sans maillot. En plus, les combats à la WSB se jouent en 5 rounds de trois minutes, à l'inverse de la compétition amateur, où nous avons l'habitude de jouer trois rounds de trois minutes seulement. Quelle est la différence entre la boxe professionnelle et celle semi-professionnelle ? La boxe professionnelle, comme au WSB, se joue en cinq rounds de trois minutes, alors qu'en professionnel, il y a douze rounds de trois minutes, c'est la seule différence. En fait, même pour le travail aux entraînements, c'est presque la même chose, sauf qu'en professionnel, on se base beaucoup plus sur le physique, car ce n'est pas facile de disputer douze rounds de trois minutes. On imagine que vos débuts ont été très difficiles, n'est-ce-pas ? Oui, c'est évident. En fait, ce n'est pas facile de passer de trois rounds à un combat à cinq rounds, cela demande une débauche d'énergie conséquente. Néanmoins, au fil du temps, je me suis habitué, surtout avec les entraînements qu'on réalise, car il ne faut pas oublier qu'on est entraînés par des Ouzbeks, qui sont les meilleurs dans ce domaine. Ajoutez à cela que ces entraîneurs viennent d'un pays de boxe, qui est l'Ouzbékistan. Ainsi, la condition physique joue un rôle très important dans cette compétition du WSB. Parlez-nous un peu de votre premier combat au WSB ? Mon premier combat s'est déroulé à Macao en Chine, où j'avais gagné au troisième round, mais j'avoue que je n'étais pas satisfait du moment que je n'ai pas fait les cinq rounds, puisque j'ai remporté le combat au troisième round aux points. Mais au deuxième combat, j'ai croisé un Ukrainien, en Corée du Sud, cette fois-ci, j'ai terminé les cinq rounds, et je l'ai battu aux points. Dans ce combat, j'ai senti que j'étais un peu amoindri physiquement, vu que j'ai eu des difficultés à terminer les cinq rounds, mais avec les entraînements durs que je fais avec mes entraîneurs ouzbeks, j'arrive à tenir le coup maintenant, car vraiment on travaille d'arrache- pied et on cravache dur avec mon nouveau club. Pouvez-vous éclairer les lecteurs sur la WSB ? Il y a douze clubs qui participent à cette compétition des quatre continents. Bouloudinat et moi-même jouons dans un club coréen, donc on croise des pugilistes russes, ouzbeks et autres dAsie qui sont les meilleurs dans cette discipline. Ce qui ne pourra être que bénéfique pour nous. En fait, avant d'arriver en Corée, j'ai été contacté par un club indien, mais j'ai refusé, puisque là-bas, je ne vais pas progresser, le niveau de la boxe en Inde n'étant pas très élevé. Le 28 mai, vous aurez à disputer un ultime combat face à un Français pour la qualification aux JO, un commentaire ? Exactement, mon adversaire est un Français, il est très redoutable et d'un bon niveau aussi. En effet, il s'appelle Ludovic Groguhe. D'ailleurs, il a battu un Ukrainien qui est le vice-champion du monde, mais ce Français, je l'ai déjà battu, et, incha'Allah, je vais refaire le coup le 28 mai prochain, pour assurer définitivement la qualification aux jeux Olympiques. Et si par malheur vous perdiez ce combat… Si c'est le cas, il y aura trois combats pour me rattraper, puisque je suis classé premier de ma catégorie, alors j'ai cette faveur, mais je veux en finir une fois pour toutes et assurer dès maintenant de participer aux JO de Londres. Il ne faut pas oublier qu'avec l'équipe nationale, on aura beaucoup de compétitions à disputer, en commençant par le championnat d'Afrique au Cameroun en juin et le championnat du monde à Baku en septembre, donc ce serait bien d'assurer un ticket pour les JO dès le mois de mai, pour me consacrer à ces échéances où j'ambitionne de glaner des médailles. Justement, en parlant des JO, en 2008 à Pékin, vous aviez raté de peu le podium en perdant en quart de finale... Eh oui, je pense que lors des JO de Pékin, j'ai raté de peu le podium. Je dirai par manque d'expérience. Sinon, j'aurais fait mieux qu'une cinquième place. Mais je tâcherai de faire mieux à Londres en 2012, et pourquoi pas, incha'Allah, décrocher une médaille. D'ailleurs, c'est mon objectif. Comment voyez-vous le prochain championnat d'Afrique en juin à Yaoundé (Cameroun) ? Je me suis qualifié directement sans passer par les éliminatoires, avec Bouloudinat et Chadi. Je ferai de mon mieux pour gagner le titre africain. D'ailleurs, Je profiterai des combats de la WSB pour me préparer convenablement à cette compétition. Les sept pugilistes algériens engagés dans les éliminatoires du championnat d'Afrique se sont tous qualifiés suite à la défection des équipes de la zone 1, que pensez-vous de cela ? Je crois que c'est une bonne chose pour la boxe algérienne que tous les pugilistes engagés soient qualifiés pour le championnat d'Afrique. En fait, on sera représenté par dix pugilistes, dans toutes les catégories de poids, ce qui sera plus que bénéfique pour l'Algérie. Cela nous permettra aussi d'augmenter nos chances pour l'obtention de plusieurs médailles.