Le juge d'instruction près le tribunal d'Oum El-Bouaghi a écroué, jeudi soir, cinq personnes et placé cinq autres sous contrôle judiciaire, parmi elles trois fonctionnaires du bureau du mouvement des véhicules (cartes grises) de la wilaya d'Oum El-Bouaghi, pour contrebande internationale de véhicules, faux et usage de faux et usurpation d'identité. Vingt-cinq personnes mises en cause dans cette affaire de trafic de véhicules ont été présentées, jeudi, devant le procureur de la République, puis devant le juge d'instruction. Ces personnes sont originaires des wilayas d'Oum El-Bouaghi, Tébessa, Khenchela, Sétif, M'sila, Béjaïa, Djelfa, Constantine, El-Oued et Chlef. Plus de cent dossiers de base falsifiés ont été découverts et l'on a dénombré pas moins de cent quarante victimes. Les véhicules sont entrés en Algérie par la Libye et la Tunisie, des voitures recherchées par Interpol à partir d'Espagne, de France et d'Italie. L'affaire remonte à 2010 et le pot aux roses a été découvert au bureau du mouvement des véhicules de la wilaya d'Oum El-Bouaghi. Les véhicules, objet du trafic, sont tous récents et mis en circulation entre 2007 et 2009. Les numéros de châssis sont falsifiés d'une manière professionnelle, donc difficile à découvrir. Trente-sept véhicules ont été saisis, représentant une valeur de près de vingt et un milliards de centimes. Les faux dossiers, aux noms de propriétaires fictifs, sont déposés au service cité pour ensuite obtenir la carte grise en bonne et due forme. La falsification a touché les certificats de résidence, les actes de naissance, les permis de conduire, les cartes d'identité, les D3 et les récépissés provisoires (carte jaune). Selon notre source, des personnes installées en France et en Italie ont été citées dans cette affaire. Au tribunal, nous avons rencontré des victimes qui nous ont racontés comment elles ont été arnaquées. La première est originaire de Sidi Bel-Abbès. Il raconte qu'après avoir acheté, à Constantine, un Berlingo pour cent cinquante-cinq millions et barré la carte grise à Sigus (Oum El- Bouaghi), il se verra, deux mois plus tard, convoqué par la gendarmerie et le véhicule sera saisi. Une autre, d'El-Eulma, a acheté un Renault Trafic 2009 au marché de voitures de Sétif pour la somme de cent cinquante millions. Le vendeur, lui, demandera alors de se déplacer à Oum El-Bouaghi pour barrer la carte grise, ce qu'il fit. Il ramena même la fiche de contrôle et fait passer la voiture devant l'ingénieur des mines à Sétif, puis dépose le dossier à la daïra d'El-Eulma contre un récépissé. Un mois plus tard, la gendarmerie le convoqua et saisit la voiture. Plus d'une trentaine de voitures font encore l'objet de recherches de la part de la gendarmerie à travers le territoire national.