Fort belle initiative que celle de réunir, en même temps, dans un même endroit, recruteurs et chercheurs d'emploi. C'est ce que cette jeune agence de communication a réussi en organisant ce Salon, entièrement dédié aux opportunités d'embauche. Pour ce carrefour, le 5e du genre, les promoteurs de l'évènement espéraient la participation de plus de 40 entreprises et de plusieurs milliers d'étudiants et diplômés. Une ambition mesurée, dont le but a certainement été atteint. Une belle vitrine ! Si les aspirations d'une modeste société de communication ont été largement satisfaites en termes de cible à atteindre, les attentes en termes d'opportunités d'emplois à l'échelle du pays, s'avèrent être bien plus difficiles à contenter. Un salon, c'est bien, c'est même très encourageant… mais, il ne peut aller au-delà de la symbolique. Lorsqu'on a besoin d'un hypermarché, on ne peut se suffire d'une simple vitrine. Aussi belle soit-elle ! Ce Salon a même fait des heureux, puisqu'il aura permis à des dizaines, voire des centaines de jeunes diplômés de décrocher, qui un emploi, qui un stage, pour approfondir leurs connaissances et booster leur carrière. Sur le plan “marketing”, c'est également un rendez-vous fort intéressant pour les entreprises, en contact direct avec de potentiels partenaires, porteurs d'idées et de projets de création d'entreprises et autres compétences. Le salon de l'emploi constitue un indéniable maillon de la longue chaîne, qui tentera de résister contre les déferlantes vagues du chômage. Mais, que pourra un modeste salon contre ce tsunami de l'oisiveté, qui met de plus en plus de diplômés et autres travailleurs au repos forcé ! Sans une solide politique nationale de promotion de l'emploi à travers tout le pays, le chômage aura encore de beaux jours devant lui… et les “hittistes” un sombre quotidien et des nuits blanches. Il est peut-être temps d'arrêter de gérer le chômage avec des jeux de mots, en se cachant derrière de faux chiffres. De la gestion du chômage, nous devrions aujourd'hui, passer à la gestion de l'emploi. Pour ce faire, il serait nécessaire de mobiliser tous les acteurs intéressés par cette problématique. Créer les conditions essentielles pour rétablir la confiance entre le jeune chômeur et les agences publiques de l'emploi. Sortir sur le terrain, aller à la rencontre des demandeurs d'emploi se trouvant dans les différentes écoles et universités. C'est, sans aucun doute, plus pratique que de vouloir accueillir des millions de jeunes, en quête d'un job, dans d'exigus bureaux de structures publiques ? Une réalité amère ! Des experts économiques estiment que la politique de l'emploi en Algérie a créé des postes de travail fictifs et a même augmenté davantage le taux de chômage. La sentence est tombée. “La chose qui menace le plus les politiques économiques du gouvernement algérien, c'est l'absence d'une vision et de positions claires dans l'analyse des principaux problèmes de la société, notamment le taux de chômage, très élevé chez les jeunes algériens.” Ils considèrent qu'échapper à la réalité n'est en aucun cas la solution, pour résoudre ces problèmes. Selon eux toujours, les montants colossaux versés par l'Etat n'ont pas abouti à la baisse du taux d'importation, ni à créer de nouveaux postes d'emploi. De son côté, l'expert économique, Abderrahmane Mebtoul, a déclaré que “le gouvernement n'a pas pris au sérieux les impacts négatifs de la politique de fuite en avant sur la société algérienne, avant qu'il ne se trouve devant une réalité amère”. Et d'ajouter, après avoir préalablement soutenu que la lutte contre le chômage réside dans la relance de l'économie : “Cette question est plus large que ne l'imagine le gouvernement, car le mal de l'économie algérienne réside dans la bureaucratie, la propagation du phénomène de la corruption et l'instabilité du cadre juridique ainsi que le système monétaire national qui est séparé du système monétaire mondial et l'incrédibilité du système d'information sur l'économie !” Et voilà que l'on se retrouve encore coincé à la case départ ! Pour créer des emplois, il va donc falloir booster l'économie ! On revient toujours et encore à l'entreprise ! Le nerf de la guerre ! C'est l'histoire du chien qui se mord la queue. Il tourne en rond… Le bonheur à travers le travail ! Et si nos décideurs, atteints de cécité, tentaient, un instant, de regarder un peu du côté de quelques opérateurs privés algériens comme vous et moi, et qui réussissent. Ils créent des emplois, presque au quotidien et permettent ainsi à des chefs de famille de recouvrer leur dignité en tant que travailleur subsistant aux besoins des siens ! Et si ces managers parviennent à faire prospérer leur entreprise, c'est parce qu'ils sont là, debout, face à leur outil de travail, jaloux de ce qu'ils ont monté au prix de mille et un sacrifices. Ils concentrent tous leurs efforts à des considérations socioéconomiques, ils n'ont guère le temps de s'occuper de choses “extra-professionnelles”, les détournant de l'intérêt de l'entreprise ! Alors, avis à tous les responsables parachutés. Prenez-en de la graine et vos efforts ne seront pas vains ! Vous aurez non seulement accompli la prouesse de devenir productif dans votre secteur, mais aussi, la prouesse de créer un emploi. Ne serait ce qu'un seul… Et vous allez voir, dans la vie, faire des heureux, … ça procure du plaisir ! Mais avant tout, il faut arrêter de tourner en rond ! R. L. [email protected]