Le Premier ministre a invité les organisations patronales, y compris le Forum des chefs d'entreprise, ainsi que l'UGTA à une réunion, le 28 mai prochain, à la résidence d'Etat Djenane El-Mithaq, en exécution des directives du président de la République. Lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l'Etat a chargé “le gouvernement de convier rapidement ses partenaires économiques et sociaux à une concertation tripartite exclusivement consacrée aux voies et moyens de soutenir le développement de l'entreprise et de promouvoir un climat plus propice à l'investissement et à l'activité économique”. Les conclusions de cette concertation et des chantiers dont elle pourrait convenir seront mises en œuvre au cours de cette année. Selon nos sources, la rencontre, outre les responsables des organisations patronales et le secrétaire général de l'UGTA, regroupera, aussi, plusieurs ministres chargés des départements économiques, entre autres, celui des Finances, de l'Industrie, du Commerce, de l'Agriculture et de l'Hydraulique. Des responsables de la Banque d'Algérie et de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement y assisteront. Toujours selon la même source, des groupes de travail seront mis en place à l'issue de cette rencontre au sommet. Les propositions de ces groupes de travail doivent être finalisées avant la tenue de la tripartie prévue en septembre. En effet, le président de la République, lors du même Conseil des ministres, avait aussi chargé le gouvernement de préparer, pour le mois de septembre prochain, la tenue d'une réunion plénière de la tripartite qui sera l'occasion d'aborder, avec les représentants des employeurs et des travailleurs, les dossiers liés aux questions sociales. Dans son discours à la nation, le premier magistrat du pays avait, faut-il le rappeler, annoncé qu'“une action sérieuse sera engagée en direction de l'entreprise économique, publique ou privée, en ce sens qu'elle constitue, par excellence, la source génératrice de richesses et d'emplois dans le but d'assurer son développement et sa modernisation”. Abdelaziz Bouteflika avait ordonné au gouvernement d'élaborer “un programme national d'investissement destiné aux entreprises économiques, tous secteurs d'activité confondus, en concertation avec tous les opérateurs économiques et sociaux”. Il avait ajouté que le gouvernement devait “également réunir les conditions optimales pour libérer les initiatives à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et, en général, l'instauration d'un climat propice aux affaires et à l'investissement”. Le Forum des chefs d'entreprise, qui, à maintes fois, avait décliné les invitations à participer aux précédentes tripartites qui lui ont été adressées par le gouvernement, ne peut faire l'impasse sur cette rencontre. D'autant qu'en octobre 2010, l'assemblée générale de cette association patronale, et non un syndicat, contrairement aux autres organisations patronales, avait décidé de rejoindre la tripartite et de répondre positivement à l'invitation du gouvernement, en rupture avec son attitude constamment distante à l'égard d'une tripartite trop exclusivement centrée, selon elle, sur les salaires et n'abordant pas les thèmes de l'entreprise et de l'environnement économique. Les relations entre le FCE et le gouvernement se sont détériorées, après que l'organisation que préside Réda Hamiani eut critiqué la loi de finances complémentaire 2009. Le gouvernement avait alors demandé aux entreprises publiques de quitter le FCE. Mais, le retrait de 12 entreprises publiques n'a pas pour autant ébranlé le FCE, qui a enregistré de nombreuses nouvelles adhésions depuis mai 2009. Et le temps semble lui avoir donné raison. Le Forum des chefs d'entreprise n'a eu de cesse, depuis des années, de formuler un grand nombre de propositions destinées à donner une impulsion positive aux réformes de l'économie algérienne, en s'appuyant sur deux axes principaux : la nécessité de travailler à l'amélioration de l'environnement des affaires et la défense des intérêts de l'entreprise algérienne, comme source principale de création de la richesse. Il faut rappeler que le Forum des chefs d'entreprise a produit, en 2002, un document de référence intitulé “Placer l'entreprise au centre des politiques économiques”. C'est le cas aussi des organisations patronales, comme la CNPA et la CAP. Même si ces dernières années, les opérateurs économiques, notamment les industriels, ont le sentiment d'être ignorés par les pouvoirs publics, dénonçant l'absence de concertation et l'autoritarisme dans la prise des décisions économiques.