L'Otan, tout en ne confirmant pas formellement la mort de 16 Libyens qu'aurait provoquée un de ses raids vendredi sur la ville côtière de Brega (est), a dit hier regretter l'éventualité que des civils aient pu y perdre la vie. “Nous sommes au courant des assertions sur des pertes civiles liées à la frappe” effectuée vendredi contre un poste de commandement à Brega, “et bien que nous ne puissions en confirmer de manière indépendante la validité”, “nous regrettons la mort de civils innocents lorsqu'elle se produit”, a déclaré l'alliance dans un communiqué. De son côté, la Libye annonçait hier qu'elle s'apprêtait à enterrer onze imams tués, selon le régime de Mouammar Kadhafi, dans une frappe aérienne de l'Otan, qui a regretté toute mort de civils. Les 11 imams ont péri dans la nuit de jeudi à vendredi dans un bombardement de l'Otan à Brega (est), qui a également fait au moins 50 blessés, dont 5 sont dans un état grave, a affirmé le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, lors d'une conférence de presse. La veille, Mouammar Kadhafi a affirmé que les bombardements de l'Otan ne l'atteindraient pas, dans un bref message audio diffusé vendredi soir peu après que Rome eut évoqué la possibilité qu'il soit blessé et en fuite. “Je vais vous dire que vos bombardements ne m'atteindront pas parce que des millions de Libyens me portent dans leur cœur”, a lancé à l'Otan le colonel dans un message diffusé par la télévision d'Etat. Des frappes aériennes de l'Otan avaient touché jeudi matin le vaste complexe résidentiel du dirigeant, faisant trois morts, dont deux journalistes, et 27 blessés, selon un “bilan officiel” communiqué par un responsable gouvernemental. Dans la nuit de vendredi à samedi, six nouvelles fortes explosions ont été entendues autour de Tripoli, ont rapporté des témoins. Selon ces témoins, de la fumée se dégageait de l'un des sites visés. Le message audio de Kadhafi, le dernier depuis le 30 avril, répondait aux propos du ministre italien des Affaires étrangères. Franco Frattini avait jugé “crédibles” des déclarations de l'évêque de Tripoli selon lesquelles Kadhafi serait blessé et aurait fui la capitale, mais précisé que son gouvernement ne disposait “d'aucun élément sur le sort actuel de Kadhafi”.