C'est un cercle vicieux qui enferme de très nombreux Algériens se trouvant en situation irrégulière à l'étranger. Privés de titre de séjour dans le pays d'accueil, la France notamment où ils sont les plus nombreux, ils sont aussi dépourvus de documents d'identité algérienne. Tout cela par la faute d'une administration qui se retrouve complice de son homologue française. Pour se faire délivrer un passeport, une carte consulaire ou une carte d'identité, le ressortissant algérien est tenu de fournir sa carte de résidence. Ce qui n'est pas possible pour celui qui est en situation irrégulière. Le pire, c'est qu'au moment où une personne parvient à émerger du couloir de la clandestinité, elle ne peut se faire délivrer son titre de séjour sans la présentation de documents algériens établissant son identité. Si, par ailleurs, une personne se trouvant dans cette situation souhaitait délivrer une procuration à un proche pour effectuer des démarches en son nom en Algérie, elle ne pourra pas le faire, puisqu'elle n'a pas de pièce d'identité. Censées défendre les nationaux installés à l'étranger, les autorités consulaires se retrouvent à jouer un rôle d'auxiliaire de la police du pays d'accueil, en totale contradiction avec sa mission. Les autres pays du Maghreb ne sont pas sur cette ligne. En délivrant les papiers aux clandestins, on parvient à les identifier et à les recenser. C'est un travail aussi utile à la sécurité. Les autorités algériennes semblent avoir transféré à l'étranger une démarche qu'elles appliquent sur le territoire national, où les pièces d'identité sont subordonnées à la présentation d'un certificat de résidence délivré par la mairie. Or, les mairies françaises ne délivrent pas ce document. L'administration exige un justificatif de domicile (quittance de loyer, facture de téléphone, d'électricité ou de gaz) pour délivrer un passeport ou une carte d'identité française. Pourquoi les consulats ne s'inspireraient pas de cette procédure ?