Le ministère de l'Energie a retenu trois projets de centrales pour couvrir les besoins, en électricité, au-delà de 2005 : le projet de Cherchell (plus de 1 000 MW), Berrouaghia et Annaba. C'est ce qu'a indiqué hier, le ministre de l'Energie invité du Forum d'El Moudjahid. Dans son commentaire sur la décision inattendue de l'Opep de réduire son plafond de production de 900 000 bj à 24,5 mbj (contre 25,4 mbj précédemment), lors de sa réunion de septembre dernier, le ministre l'a attribuée à trois facteurs essentiels. Le motif fondamental est la fragilité de la croissance économique pour 2004. Selon les explications données par le ministre, le moteur de la croissance économique mondiale est constitué actuellement des seuls Etats-Unis. Quant à la croissance des autres pays (UE, Japon...), elle est soit à l'arrêt soit en récession. Pour les deux autres facteurs expliquant la décision de l'Opep, il s'agit du retour de l'Irak au sein de l'organisation pétrolière et des incertitudes qui règnent dans le marché pétrolier alimentées par les grèves au Venezuela et au Nigeria, la fermeture du parc nucléaire du Japon et des conditions climatiques rigoureuses attendues pour l'hiver prochain. Sur la base de ces données, “l'Opep a préféré prendre les devants afin de ne pas être amenée à adopter, plus tard, des mesures plus dures et éviter ainsi une chute brutale des prix”, a argumenté M. Khelil. La politique de l'Opep consiste à opter pour une démarche “proactive” et non “réactive” aux facteurs susceptibles d'influer le marché pétrolier, selon lui. Cette décision de l'Opep s'est traduite par la fermeté des cours pétroliers. D'autant plus, a-t-il ajouté, le mécanisme de stabilisation, adopté par l'Opep en 2000, pour situer les cours dans une fourchette de 22 et 28 dollars est devenu crédible permettant ainsi d'assurer la stabilité des cours. Désormais, la stratégie de l'Opep est “d'assurer un retour progressif de l'Irak, gros producteur et membre fondateur de cette organisation pétrolière, sur le marché et d'assurer un équilibre entre les offres Opep et non-Opep”, selon le ministre. S'exprimant sur la politique gazière de l'Algérie, qui a été d'ailleurs présentée lors de la 18e conférence méditerranéenne du gaz, tenue récemment à Alger, M. Khelil a souligné qu'il s'agit de développer les ressources gazières non seulement au niveau national, mais aussi à une échelle internationale à travers l'engagement d'investissements et l'exploitation du gaz à l'étranger, tel le projet engagé par l'Algérie au Pérou qui devrait démarrer au cours de l'année 2004. Le ministre a également abordé la question de la clause de destination des contrats gaziers contractés entre l'Algérie et les pays de l'Union européenne. Les négociations avec l'UE consistent à revoir cette clause tout en préservant les intérêts des deux parties. À ce sujet, M. Khelil a cité l'exemple de l'accord auquel a abouti récemment la compagnie russe, Gazprom, avec le partenaire italien, ENI, pour l'exploitation du gaz naturel russe dont une partie pourrait être acheminée vers l'Autriche et le reste vers l'Italie. Le ministre a souhaité qu'une solution similaire soit adoptée pour le cas algérien. Mais, pour le gaz naturel liquéfié (Gnl), le problème demeure. C'est ainsi que l'Algérie a proposé à l'ENI des contrats CIF (Coût-assurance-fret) au lieu de contrats FOB (Free on bord). “À partir de là, libre à l'ENI d'en faire (du Gnl algérien exporté) ce qu'elle veut”, a-t-il avancé tout en ajoutant que l'Algérie est ouverte au dialogue et qu'elle est pour la liberté de commerce. Il est à rappeler que la clause de destination pose des restrictions qui interdisent à l'importateur de revendre la marchandise à un pays autre que celui cité dans le contrat de vente conclu avec l'exportateur. Sonatrach Acquisition de trois méthaniers Deux groupes bancaires soumissionnaires, la Société Générale/Fortis Bank et la BNP Paribas-Genève, ont été retenus pour le financement partiel de l'acquisition par la Sonatrach de trois navires de transport de gaz de pétrole liquéfié (GPL), a indiqué la compagnie nationale des hydrocarbures dans un communique publié, hier, à Alger.