Le public algérien a été “une thérapie” pour cette artiste chaleureuse à la voix d'or. Vingt-deux artistes dans tous arts confondus (musique, chant, danse et théâtre) se sont produits sur la scène d'Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth), dans le cadre de la douzième édition du Festival culturel européen, organisé par la délégation de l'Union européenne en Algérie et placé sous le haut patronage du président de la République. “Notre satisfaction était aussi grande de voir l'enthousiasme de tous les artistes qui se sont succédé sur la scène de la salle Ibn Zeydoun que celui des spectateurs”, a déclaré Laura Baeza, ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie, dans son allocution, lors de la soirée de clôture. Comme le veut la coutume, l'Algérie est l'invitée d'honneur pour la cérémonie de clôture. À cet effet, la charmante et talentueuse interprète Samira Brahmia a mis le feu, durant deux heures de show. L'artiste, qui chante aussi bien en arabe qu'en français, toujours avec la même aisance, a fait son entrée sur scène, munie de sa guitare. D'une voix surprenante, elle a interprété ses plus célèbres titres, ainsi que des reprises. Des chansons qui traitent d'amour et de liberté avec des accents et sonorités pop, celtiques, chaâbi, jazz ou encore gnawi. Samira Brahmia a repris deux titres de Youcef Boukella (leader de l'Orchestre national de Barbès) qui a travaillé sur son album, Naïliya : La Ilah ila Allah et la sublime Noudjoum. De son timbre puissant, la chanteuse attachante et énormément chaleureuse s'adressait au public entre les chansons, en répétant à chaque fois la même chose : “Vous êtes ma thérapie.” La chanteuse a également repris une chanson de Cheikh Sidi Bémol, que lui avait reprise du répertoire de Slimane Azem. Même en langue Kabyle (qu'elle ne maîtrise pas très bien), Samira Brahmia excelle. Elle a aussi réalisé une reprise épatante de Haramtou bik nouassi (du répertoire andalou). Par la suite, Samira revisitera son répertoire, en interprétant entre autres Fabuleux destin, Breakfast, Mountains of death, Jdouda ou encore El Gnawi Ellah ydawi. Sa voix claire et douce a épaté le public durant tout le spectacle, surtout lorsqu'elle a chanté Ahmed Ldjadarmi, qui a fait danser même les plus récalcitrants. D'ailleurs, les spectateurs étaient fort nombreux et la salle Ibn Zeydoun n'a pu les contenir. Pour cela, une projection en direct a été organisée à la salle Cosmos (Riadh El Feth)… à ceux qui n'avaient pas eu accès à la salle de concert. Vers la fin du spectacle et avant les solos des musiciens, Samira Brahmia a invité son fils, Wassel Mizialaoua, sur scène pour un final en apothéose. Grand comme trois pommes et armé de sa guitare électrique, le petit Wassel a déjà l'étoffe d'un grand musicien. En outre, ce douzième festival européen était un pont d'échange pour “découvrir des artistes qui n'ont de prétention que leur talent et la soif de rencontrer un nouveau public”.