Plus de 50 civils ont été tués vendredi par les forces de sécurité, en Syrie, lors des plus importantes manifestations contre le régime depuis la mi-mars, une répression qualifiée d' “impitoyable” par Londres qui condamnait “l'odieux mépris” de Damas pour la vie humaine. “Nous savons avec certitude que 48 civils ont été tués vendredi à Hama (nord) par les tirs de la sécurité”, a indiqué hier le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdelrahmane, qui avait fait état la veille de 50 000 manifestants dans cette ville. Un habitant de Hama a parlé d'un “véritable massacre”. Dans la région de Homs (centre), deux civils ont été tués à Rastan, et deux autres à Homs. Une personne a également péri à Idleb (nord-ouest), a affirmé Rami Abdelrahmane. Les manifestations de vendredi, réunissant des dizaines de milliers de personnes à travers le pays, étaient les plus importantes depuis le début du mouvement de contestation du régime du président Bachar al-Assad, le 15 mars. Il s'agit des plus “plus importants” rassemblements depuis le début du mouvement “et, ce, en dépit de l'amnistie” générale pour les prisonniers politiques proclamée mardi par le président Bachar Al-Assad, a estimé M. Abdel-Rahmane. “Cela montre que les gens ne font plus confiance au régime.” Les journaux officiels syriens ont fait état hier de “20 personnes tuées vendredi en Syrie, des policiers, des agents de sécurité et des civils, par des tirs de groupes armés”. Les manifestations étaient dédiées aux “enfants de la liberté”. Selon l'Unicef, au moins 30 enfants ont été tués par balle dans la répression depuis le 15 mars. La révolte avait éclaté après l'arrestation et la torture de 15 enfants et adolescents accusés d'être les auteurs de graffitis anti-régime à Deraa (sud).