Des centaines de citoyens de la commune de Chéraga ont pris d'assaut, hier, le siège de leur daïra afin de manifester leur colère et réclamer “justice”. Le rassemblement, qui s'est tenu à l'intérieur de l'édifice, a débuté après l'affichage des listes des bénéficiaires des logements sociaux. Les manifestants contestent ces listes et revendiquent leur annulation. Ils réclament, également, la nomination d'une commission d'enquête mixte composée des membres de la wilaya d'Alger et du ministère de l'habitat afin de réétudier les dossiers et réattribuer ces logements aux cas prioritaires. Ils menacent même de ne pas quitter le siège de la daïra tant qu'ils n'ont pas d'interlocuteur. Les responsables de la daïra ont fait appel aux services de l'ordre qui se sont déployés à l'intérieur de l'édifice. Accusant le staff de l'APC ainsi que celui de la daïra de Chéraga de “corruption”, plusieurs protestataires ont déclaré que “les représentants de cette commune ont beau faire des promesses, ils ne convaincront plus personne. Tout le monde sait que cette commune est impliquée dans le trafic du foncier”. Ils estiment que sur les soixante-dix familles bénéficiaires, seulement vingt environ sont des cas sociaux prioritaires. Selon eux, les autres sont “inconnus, venus même en dehors de la wilaya d'Alger et ne résident dans cette communes que depuis peu de temps”. Ils se plaignent tous de leurs conditions de vie : logements insalubres, hygiène déplorable, promiscuité intenable… Certains se disent prioritaires car ils vivent dans un bidonville. Il sont “sinistrés”, “victimes du terrorisme”, “handicapés” ou encore “natifs de Chéraga” et attendent un logement depuis près de 20 ans. De son côté, le chef de cabinet de la daïra regrettera l'insuffisance de l'offre. “Nous dépendons des quotas. Sur 10 000 dossiers de demande de logements sociaux, seulement 70 familles en ont bénéficié dans cette commune.” Concernant les accusations portées par les citoyens, le responsable a démenti ces charges en assurant que la commission d'attribution a travaillé dans le cadre de la loi et selon des critères objectifs de priorité qui n'ont rien avoir avec le “copinage” ou autres. Il a, toutefois, précisé que les habitants des bidonvilles n'ouvrent pas droit aux logements sociaux et qu'ils sont concernés, en revanche, par les programmes de recasement.