L'histoire nous renseignera sans doute, un peu plus tard, si le technicien bosniaque, Vahid Halilhodzic, a surévalué ou non les capacités techniques des joueurs de sa nouvelle équipe, la sélection d'Algérie en l'occurrence, mais il a le mérite de le dire clairement : “La sélection nationale d'Algérie possède de bons joueurs, il y a de quoi en faire une bonne équipe.” Certes, le coach Vahid se garde bien d'ajouter tout de go que le groupe des Verts ne regorge pas de stars mondiales, à l'image de celles qu'il avait sous la main en sélection ivoirienne, comme Drogba, Kalou et autres Yaya Touré, mais il s'interdit tout aussi de miner les possibilités de cette équipe au point d'en faire un simple figurant sur le plan continental. Tout cela en fait pour dire que le discours de Vahid Halilhodzic tranche avec celui de Rabah Saâdane (l'intermède de Benchikha étant trop court pour être pris en référence) qui a, de tout temps, martelé que la sélection algérienne ne possédait pas de joueurs de qualité à même d'en faire une équipe redoutable. D'où sa tendance presque maladive au jeu défensif et prudent, ce qui, dixit justement Saâdane, “nous éviterait de ramasser des casseroles dans les grands évènements mondiaux”. Contrairement donc à Saâdane, Halilhodzic ne veut pas se limiter à produire des exploits sporadiques à travers des plans D à satiété. Son ambition est de doter l'EN d'un véritable projet de jeu qui consiste à faire des Verts une équipe capable de mener des attaques fructueuses et à même de servir de rempart dans le secteur défensif. C'est son but. Son moyen, en tout cas, est de parvenir à “quelque chose de solide” avec l'équipe d'Algérie. Du reste, Halilhodzic rappelle à juste titre : “N'oublions pas que cette équipe algérienne a battu avec l'art et la manière la Côte-d'Ivoire lors de la CAN-2010, ce qui prouve que nous pouvons en faire une bonne équipe dans la durée.” C'était sous l'ère Rabah Saâdane, celui-là même qui n'a pas su trouver la bonne formule pour faire en sorte que ce genre d'exploits sporadiques se répète dans le temps et transforme le groupe des Verts en un onze compétitif. Un groupe capable d'atteindre un niveau de jeu appréciable à travers la répétition des bonnes performances. C'est là où réside justement le nouveau défi de Halilhodzic !