Le quart de finale Algérie-Côte d'Ivoire s'annonce explosif, dans la mesure où il met aux prises deux équipes qualifiées au Mondial. En cette occasion, L'Expression présente à ses lecteurs cette redoutable équipe des Eléphants de la Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire est une équipe qui a toujours été citée comme favorite au titre, mais elle n'a pu décrocher ce trophée depuis l'édition 1992. Les Ivoiriens croient, une fois de plus, en leurs chances de ramener ce trophée continental chez eux, mais il faut commencer par battre les Verts, dimanche prochain au stade national de Chiazi, en Angola. D'ailleurs, les Ivoiriens connaissent bien le terrain puisqu'ils ont disputé leurs deux matchs de poule. De plus, depuis leur victoire le 15 janvier dernier face aux Black Stars du Ghana (3-1), les Eléphants ont repris confiance puisqu'ils ont été tenus en échec lors de leur premier match face au Burkina Faso. L'attaquant Koné Bakari s'est racheté et a assuré la qualification par la suite. C'était l'essentiel. L'objectif est bien déterminé: ramener le trophée à Abidjan. Mais, là, il faudrait éliminer d'abord l'Algérie en quarts de finale demain. Et là, ça ne serait sûrement pas facile. Et qui est mieux placé que l'entraîneur franco-bosniaque de cette équipe ivoirienne, Vahid Halilhodzic, pour évoquer le cas Algérie? «Il faut respecter l'Algérie. Lors des éliminatoires au Mondial, elle a quand même sorti l'Egypte. Son jeu est basé sur la technique et la vivacité. C'est aussi un bloc qui se projette très vite vers l'avant avec un seul attaquant présent physiquement et travailleur. Ils sont également performants sur les coups de pied arrêtés, que ce soit avec Ziani ou Belhadj, qui sont capables de donner de bons ballons. Contre l'Angola, j'ai vu aussi un très bon gardien (il s'agit de Fawzi Chaouchi). L'Algérie peut être redoutable. Il faudra disputer un match référence.» Cela confirme que Vahid Halilhodzic va présenter une équipe redoutable afin d'assurer cette référence qu'il évoque. Les points forts des Ivoiriens Des atouts que possède cette équipe ivoirienne drivée par ce technicien très méticuleux qu'est Vahid, il y a lieu de noter d'abord ses individualités: avec leur légion étrangère de joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens, comme Yaya Touré (Barcelone), Kolo Touré (Manchester City), Kalou (Chelsea) et surtout leur star qui évolue chez les Blues, Didier Drogba, les Ivoiriens s'annoncent redoutables et vraiment à crain-dre en dépit de leur premier nul face aux Etalons du Burkina Faso. C'est d'ailleurs tout sauf un hasard de constater que le podium des meilleurs joueurs africains de l'année est exclusivement ivoirien (Yaya Touré, Drogba, Gevinho). Difficile donc d'imaginer qui pourrait barrer le chemin du sacre à la sélection lancée à la poursuite de son 2e titre continental après celui de 1992. A moins que les Algériens ne retrouvent cette hargne et cette volonté qui leur permettent de battre n'importe quelle équipe. Justement, ce Drogba, capitaine charismatique de l'équipe, brille durant toute l'année avec Chelsea et aborde cette compétition dans une forme étincelante. Il y a aussi ce jeune qui promet beaucoup du nom de Gervinoh, qui n'est autre qu'un des grands buteurs du championnat de France avec son équipe de Lille. L'autre buteur de Chelsea, Salomon Kalou fait également partie de cette force de frappe des Ivoiriens, à laquelle il faut faire très attention. Yaya Touré est également la pierre angulaire des Eléphants en étant l'auteur d'un carton plein avec la grande formation espagnole, le Barça. Son frère Kolo est également de la même lignée, lui qui est considéré comme le patron de l'arrière-garde ivoirienne. Un autre point positif plus important, si ce n'est, le plus important dans la machine ivoirienne, c'est la discipline qu'a instaurée le sélectionneur Vahid, celle-ci étant assurée aussi bien sur, qu'en dehors du terrain. Le coach a bien demandé aux joueurs des engagements sans faille où tout le monde défend et aux «vedettes» de l'attaque de faire le reste... Les points faibles des Eléphants Evidemment, que dans chaque équipe, il y a des lacunes et des faiblesses. Et chez les Ivoiriens, des points faibles, on notera ceux évoqués par l'ex-international français, Marcel Desailly: «Le Onze ivoirien, remarque-t-il, dispose de nombreuses individualités, des joueurs de talent, mais n'est pas très collectif. La défense ivoirienne n'est pas très au point malgré la présence en son sein d'un joueur de la trempe de Kolo Touré». Parlant de l'encadrement, il a dit tout le bien qu'il pense du coach des Eléphants, Vahid Halilhodzic, qu'il affirme avoir connu à ses débuts en football. Mais pour que le technicien franco-bosniaque puisse réussir sa mission, il lui faudra imposer la discipline au sein du groupe, une tâche qui n'est pas facile, a souligné Dessailly, surtout lorsqu'on a tant de grands joueurs à gérer. De plus, cette CAN est probablement la dernière occasion pour ces «anciens» talents à ne pas rater le titre africain d'autant que l'équipe est vieillissante avec des cadres qui ont presque tous dépassé les 30 ans. Devant, les jeunes plus vifs et plus percutants, cela risque de jouer des tours à ces Eléphants. Halilhodzic n'a jamais pu aligner son équipe type durant les éliminatoires au vu des absences et blessures. L'équipe est bien équilibrée devant et au milieu, mais elle n'est pas très rassurante en défense. Le jeu collectif manque parfois de cohésion et c'est une tare importante qui pourrait bien être exploitée par les Verts. Objectif: ramener le Trophée Le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), M.Jacques Anouma, situe bien son équipe en déclarant: «Techniquement, on n'a rien à apprendre à ces joueurs. On n'a pas grand-chose à démontrer aux autres. Il manquait à nos Ivoiriens ce mental. L'objectif est de gagner la Coupe d'Afrique.» Il est vrai que tous les spécialistes s'accordent à donner la Côte d'Ivoire comme favorite pour le titre et justement, le coach Vahid et son groupe, le savent bien puisque le technicien Halilhodzic, le précise bien en déclarant: «Il faut assumer d'être favori.» Quant à une éventuelle élimination, Vahid Halilhodzic, assure que: «Rien ne dit qu'une élimination en Angola serait ma faute. Une contre-performance ne suppose pas forcément des erreurs tactiques. A ce niveau de la compétition, un match se joue souvent sur des détails, des faits de jeu. Une expulsion, une blessure peuvent influencer le score final d'une rencontre», a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, «tous les Ivoiriens réclament la CAN», n'a d'ailleurs jamais caché Jacques Anouma, le président d'une fédération qui attend un nouveau sacre depuis celui décroché en 1992. Egalement favoris des deux dernières éditions, les Eléphants, finalistes en 2006 et demi-finalistes en 2008, avaient pourtant abandonné en route un titre qui leur semblait promis. De quoi garder en éveil l'intransigeant Vahid Halilhodzic qui tient les rênes de la sélection et l'a qualifiée pour un Mondial en Afrique du Sud qui, cinq mois plus tard, sera délicat avec, dans son groupe, le Brésil, le Portugal et la Corée du Nord. «Tout le monde fait de nous le favori n°1 de la CAN, a bien noté Halilhodzic, prudent. Maintenant c'est sur le terrain que nous devons prouver que nous sommes une grande équipe. Cette belle génération n'a pour le moment rien gagné». Et c'est justement pourquoi il faut faire très attention à cette génération de Drogba et compatriote... Didier Drogba ou la force ivoirienne Le buteur de Chelsea est tout simplement considéré comme le plus grand joueur ivoirien de tous les temps. D'ailleurs, il est également l'un des meilleurs attaquants africains de l'histoire. Tout est allé trop vite pour cet attaquant qui, du Mans où il fait son apprentissage, à Chelsea aujourd'hui, en passant par Guingamp et Marseille, Didier Drogba est devenu un attaquant de classe exceptionnelle, alliant puissance et vitesse d'exécution. Ils font de lui le prototype de l'attaquant moderne. Sa frappe surpuissante et son jeu de tête complètent la panoplie de ce buteur hors pair. Drogba est à chaque fois cité pour le titre de meilleur joueur du continent, et il a d'ailleurs terminé 2e pour l'année 2009. Auteur de 19 buts (toutes compétitions confondues) avec Chelsea depuis le début de saison, le buteur des Eléphants a pourtant souffert de ses fréquentes blessures. Ce qui ne l'a tout de même pas empêché à 39 reprises, en 57 matchs, d'être en sélection nationale. En attendant la Coupe du Monde, la CAN devrait être pour lui, une belle occasion de valoriser son talent. Fiche de la Côte d'Ivoire Coupe du Monde: 2 participations (2006, 2010) Coupe d'Afrique des nations: 18 participations. Vainqueur: en 1992 Classement Fifa (au 16/12/2009): 16e Equipe type: C. Barry - Eboué, K. Touré, Demel (ou Meïté), Boka - Faé, Zokora, Y. Touré, S. Kalou - Drogba (cap.), K. Keita (ou Gervinho) Sélectionneur: Vahid Halilhodzic (BIH-FRA) Meilleur buteur en qualifications: Didier Drogba (6 buts)