Aruna Dindane : «Je vois bien Halilhodzic réussir avec l'Algérie» Selon une source très au fait des affaires de la Fédération algérienne de football, le nom du coach franco-bosniaque Vahid Halilhodzic figurait dans le calepin du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, depuis plusieurs semaines. Toujours selon un proche du patron de l'instance de Dély Ibrahim, l'intérêt de la fédération pour ce technicien ne date pas d'hier. Raouraoua aurait programmé une rencontre à Paris avec Halilhodzic, quelques jours seulement avant le match aller Algérie-Maroc disputé à Annaba, le 27 mars dernier. Le coach Vahid devait donc succéder à Benchikha, quel que soit le résultat du derby contre les Marocains. En effet, pas du tout convaincu par la production de l'EN et de la manière avec laquelle la sélection algérienne avait battu les Lions de l'Atlas, Raouraoua, qui s'est rendu compte des limites du coach Benchikha en matière de gestion de groupe, a vite fait de renouer les contacts avec Halilhodzic et Philipe Troussier qui figurait aussi dans les petits papiers du président de la FAF. Cette rencontre, prévue à Paris, a été entérinée au lendemain de la défaite de l'Algérie à Marrakech. Raouraoua avait annoncé à ses proches qu'il avait fixé un rendez-vous avec l'ex-coach du PSG pour la mi-juin, soit hier jeudi. Une information confirmée par l'ancien sélectionneur de Côte d'Ivoire, au terme de plusieurs déclarations accordées à la presse nationale et internationale. C'est ainsi qu'on parle d'un accord passé entre le président Raouraoua et le coach Halilhodzic. Notre source précise que ce dernier aurait accepté de driver les Verts, sans donner plus de précisions. C'est Halilhodzic ou Troussier qui devait remplacer Saâdane A vrai dire, l'idée de renforcer la barre technique de l'Equipe nationale A par l'apport d'un entraîneur étranger remontait à plusieurs mois, plus exactement à quelques semaines avant le début de la Coupe du monde 2010. Le président Raouraoua, qui voulait donner une autre dimension à la sélection nationale, envisageait l'enrôlement d'un technicien de renom, à même d'assurer l'après- Mondial et, du coup, désigner un successeur de qualité à Rabah Saâdane dont le départ semblait imminent. A cet effet, l'on apprend que Philipe Troussier et Vahid Halilhodzic étaient bien les favoris du président de la FAF, avant qu'il ne décide de continuer avec la piste locale en optant pour l'ancien sélectionneur des A', Abdelhak Benchikha, sachant que l'EN avait raté ses débuts dans ces qualifications CAN-2012. La preuve, malgré la nomination de Benchikha à la tête des Verts, Raouraoua n'avait jamais écarté la possibilité de recruter un entraîneur d'expérience, à même d'assumer le rôle de conseiller au niveau de la barre technique. Seulement, après la victoire d'Annaba face au Maroc un but à zéro, les données ont changé et il a été décidé de maintenir Benchikha seul aux commandes techniques de l'Equipe nationale. Vahid ramènera un adjoint et Kaoua restera Dans le cas où tout sera conclu avec le président Raouraoua, le coach Vahid Halilhodzic ne viendra pas seul diriger l'Equipe nationale algérienne. Ainsi, une source autorisée de la FAF nous a appris qu'il ramènera avec lui un adjoint pour l'épauler dans sa mission. Par ailleurs, et afin de permettre au futur sélectionneur national de mieux connaître les joueurs de l'EN, on croit savoir que l'ancien entraîneur des gardiens de but, Abdenour Kaoua, sera l'unique rescapé de l'ancien staff dirigé par Abdelhak Benchikha. Les staffs médical et administratif intouchables Ainsi, le changement annoncé en grande pompe du côté de la FAF concernera uniquement le staff technique de l'Equipe nationale A, nous a confié un proche de Raouraoua. Notre source indique que les staffs administratif et médical ne seront pas touchés pas ces remaniements. Raouraoua ne veut pas trop bouger cette cellule qui fonctionne bien depuis plusieurs mois. Y avait-il réellement un appel à candidatures ? La question mérite bien d'être posée, puisque si l'on se réfère à notre source qui a indiqué que tout avait été ficelé avec Halilhodzic bien avant le match perdu contre le Maroc, cela sous-entend que cette histoire d'appel à candidatures et d'entraîneurs qui auraient déposé leur dossier de candidature n'était que de la poudre aux yeux pour tenter de faire croire à l'opinion sportive nationale que le président Raouraoua ne serait pas l'unique décideur du choix du futur sélectionneur. Par ailleurs, soucieux peut-être d'éviter le scénario malheureux qu'il avait vécu, il y a quelques années, au lendemain de la débâcle de l'EN face au Gabon, sous la coupe du coach belge Robert Waseige, Raouraoua a donc mis en place une commission de candidatures chargée de trier les demandes des entraîneurs désireux de driver les Fennecs, afin de minimiser de sa responsabilité en cas d'échec de la sélection sous la coupe du nouvel entraîneur. Autrement dit, il ne veut pas revivre un cas Waseige bis. Et cette histoire de grosses pointures ? Cependant, à la lecture de toutes ces informations, on peut aussi se demander si tous ces grands noms du football, à l'instar de Klinsmann, Dunga ou Pekerman, ont réellement déposé leur candidature à la FAF, surtout qu'ils ont tous nié, par le biais de leur agent, qu'ils n'ont jamais été sollicités ni voulu briguer le poste de sélectionneur de l'Algérie. A moins que ces techniciens au passé glorieux aient refusé de confirmer leur intérêt de driver les Verts, sachant qu'il pourrait être assimilé à des demandeurs d'emploi et que cela pourrait leur porter préjudice dans leur avenir professionnel. ------------ L'Algérie ne réussit pas à coach Vahid Plusieurs noms d'entraîneurs ont circulé depuis la débâcle de Marrakech, pour remplacer l'ancien sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, parti après cette lourde défaite. Dans les rouages de la fédération, on parle d'un penchant de Raouraoua pour Vahid Halilhodzic, l'ancien entraîneur du Paris Saint-Germain et sélectionneur des Eléphants de la Côte d'Ivoire. Malgré le fait que les Klinsman, Dunga, Antic ou autres se seraient portés candidats selon la fédération, l'homme fort du football algérien aurait déjà choisi son coach, bien avant ce match face au Maroc, comme en témoignent les contacts entre les deux hommes. Il semble bien qu'il est le mieux placé pour succéder à Benchikha. Déjà, le fait que Mohamed Raouraoua l'ait appelé à la fin de la semaine dernière pour lui fixer un rendez- vous à Paris pour ce soir signifie bien que sa préférence va pour Vahid Halilhodzic. Ce dernier est un entraîneur qui possède un palmarès plus ou moins riche par rapport à d'autres entraîneurs. Il a réussi à remporter la prestigieuse Ligue des champions africaine en 1997 avec le Raja de Casablanca, la Coupe de France avec le PSG et le titre de champion de Croatie tout dernièrement avec le Dynamo Zagreb. Néanmoins, ce qu'on note, c'est que cet entraîneur ne réussit jamais aux Algériens, que ce soit en club où en sélection. Même pas une victoire ! Les chiffres sont là pour confirmer cette thèse. On ne sait pas s'il s'agit de malchance ou d'autre chose, mais l'Algérie ne lui a jamais réussi. Le comble, c'est que Vahid Halilhodzic n'a jamais gagné face à l'EN d'Algérie ou aux clubs algériens dans les différentes compétitions régionales ou continentales. En tout, il a eu quatre confrontations face à l'Algérie et il en a perdu trois pour un nul. Dziri et Hadj Adlane, des noms qui lui ont gâché sa joie en 1997 Tout a commencé lors de l'été de l'année 1997. Vahid Halilhodzic venait de prendre en main l'équipe du Raja de Casablanca, vers la fin de la saison. Il a réussi en effet à remporter le titre de champion du Maroc. Il a donc entamé en août la phase des poules de la Ligue des champions africaine avec comme objectif de remporter le sacre. Et comme par hasard, le Raja avait comme adversaire l'USM Alger qui avait remporté le titre la saison précédente, en plus d'Orlando Pirates et les Angolais de Premiero de Agusto. Au match aller disputé au stade 5-Juillet le 24 août 1997, l'USMA et le Raja se sont neutralisés sur le score de deux buts partout, avec un doublé de Hadj Adlane. Jusque-là, c'était un résultat positif pour les Rouge et Noir, sachant que Younès Ifticen venait tout juste de prendre l'équipe en main, après avoir quitté le voisin mouloudéen. Les deux équipes se sont rencontrées au retour le 12 octobre 1997, au complexe Mohamed V de Casablance. Et à la grande surprise, les Rouge et Noir l'ont emporté sur le score de deux buts à zéro, grâce à un Dziri Billel des grands jours, lui aussi auteur d'un doublé historique. Par la suite, Halilhodzic a réussi à remporter la Ligue des champions face à l'Ashanti Gold, mais cette défaite à domicile face aux gars de Soustara lui est restée en travers de la gorge 20 novembre 2006 : limogé dans le vestiaire du 8 Mai-45 après la débâcle d'Al Ittihad Depuis 1997, Halilhodzic n'a plus affronté les Algériens jusqu'au 20 novembre 2006, en huitièmes de finale de la Ligue des champions arabe. Le Franco-Bosniaque était à la tête d'Al Ittihad Djeddah. Le match aller s'est joué au stade du 8-Mai-45 de Sétif face à l'ESS, le 20 novembre 2006 au cours d'une soirée mémorable. Le scénario du match a tourné au cauchemar pour Halilhodzic. Il a perdu sur le score de 4 buts à 1 grâce à des réalisations de Adiko, Maïza, Bourahli et Ziaya. Au coup de sifflet final de l'arbitre, Halilhodzic avait reçu, l'on s'en souvient, un appel du directeur sportif du club qui est resté à Djeddah, pour lui annoncer la fin de sa mission. Au retour, huit jours plus tard, soit le 28 du même mois, l'ES Sétif a rencontré Al Ittihad à Djeddah, avec un nouvel entraîneur de nationalité roumaine. 24 janvier 2010 à Cabinda, Saâdane le pousse vers la porte de sortie En prenant en main l'équipe nationale ivoirienne en 2008, juste après la CAN qui s'est déroulée au Ghana, les espoirs des Ivoiriens reposaient sur Vahid Halilhodzic pour faire mieux que Uli Stielike qui s'est contenté d'une troisième place en 2008 au Ghana, mais avec une défaite humiliante face aux Pharaons en demi-finale. Le coach Vahid réussira à qualifier les Eléphants ivoiriens pour le Mondial sud-africain avec un parcours sans faute (5 victoires et un nul). Il réussit même de bonnes performances avec une série de 24 matchs sans défaite. Mais viendra ce fameux 24 janvier 2010 à Cabinda lorsque l'Algérie a réussi un coup d'éclat en éliminant la Côte d'Ivoire en quart de finale avec l'art et la manière aussi. Rabah Saâdane venait alors de pousser Vahid vers la porte de sortie. A son retour à Abidjan, il avait été démis de ses fonctions par le président de la Fédération ivoirienne,, Jean-Jacques Anouma. --------- Antic : «Je ne me suis pas porté candidat et je n'ai pas été contacté» Le nom de Radomir Antic a été cité parmi ceux qui postulent pour le poste de sélectionneur national. Joint par nos soins hier, il a démenti catégoriquement cette information : «Je ne me suis pas porté candidat et je n'ai pas été contacté par la Fédération algérienne. Il n'y a eu aucune approche avec l'Algérie.» Interrogé sur son intérêt pour l'Algérie, il dira : «Il n'y a eu aucun contact, donc je ne peux parler d'un intérêt pour l'Algérie maintenant.» ---------- Aruna Dindane : «Je vois bien Halilhodzic réussir avec l'Algérie» Aruna Dindane, l'attaquant de la Côte d'Ivoire, nous parle en exclusivité de Vahid Halilhodzic, l'éventuel entraîneur de l'Equipe nationale algérienne, qui a drivé l'ancien coéquipier de Belhadj et Yebda à Portsmouth pendant deux ans. Tout d'abord, bonjour. C'est Le Buteur, quotidien sportif algérien. On aimerait bien vous poser quelques questions si c'est possible... Bonjour. Oui, bien sûr, allez-y, il n'y a aucun problème. La Fédération algérienne de football est entrée en contact avec Vahid Halilhodzic. Vous qui avez déjà travaillé avec lui de 2008 jusqu'en 2010, que pouvez-vous nous dire de cet entraîneur ? Vahid est un très bon entraîneur. Il a d'énormes qualités. Chez nous, en Côte d'Ivoire, il fait un excellent travail. Il a même mis des stratégies défensives en place pour améliorer le rendement défensif de l'équipe. Je pense que cela nous a beaucoup été bénéfique. Il ne faut pas aussi oublier qu'il a effectué une excellente carrière en tant que joueur. Pensez-vous que c'est l'entraîneur idéal pour l'Algérie ? Oui, je le pense. D'ailleurs, je vois bien le coach Vahid à la tête de la sélection algérienne. L'équipe d'Algérie a montré ses limites sur le plan défensif lors de son dernier match face au Maroc. Je pense que Vahid Halilhodzic pourra réussir quand on voit le travail qu'il a effectué à la tête de la sélection nationale ivoirienne. Vous parlez beaucoup du compartiment défensif ; pourquoi ? Tout simplement parce que le problème actuel de l'équipe algérienne, c'est le compartiment de la défense qui n'est pas rassurant. Le coach Vahid se base beaucoup plus sur le travail défensif, cela nous a permis en Côte d'Ivoire de jouer beaucoup plus à l'aise. Mais l'équipe d'Algérie ne marque pas beaucoup de buts… Oui, mais cela viendra. Lorsqu'il y a une bonne assise derrière, les buts arrivent automatiquement. On a aussi parlé de l'échec de la Côte d'Ivoire lors de la dernière CAN en Angola, qui serait dû à l'incapacité du coach de gérer le groupe. Est-ce vrai ? Non, ce n'est pas vrai. Ce ne sont que des rumeurs. Le coach Vahid sait gérer le groupe. Il a sa propre stratégie. Donc, il n'est pas responsable de l'échec des Eléphants lors de la dernière CAN… Absolument, ce n'est pas à cause de lui qu'on s'est fait éliminer face à l'Algérie en quarts de finale de la dernière CAN qui s'est tenue en Angola. Ce sont nous les joueurs qui avons raté notre match, en ayant refusé de jouer.
