La bombe à retardement que constituait cette fameuse liste des 18 joueurs convoqués pour le déplacement à Alger pour y affronter cet après-midi le MCA, puis pour le voyage en Egypte dans le cadre du match retour du tour préliminaire de la Champion's League arabe devant El-Ismaïly, a finalement explosé, mettant plus que jamais en évidence la fragilité grandissante de la bâtisse mouloudéenne. Le fait que cette liste établie par le staff technique ne comporte pas les noms des deux joueurs qui faisaient partie de l'équipe qui soutenaient Kacem Elimam, à savoir Gaïd et Mazri, a, en effet, fini par scinder définitivement et dangereusement le groupe en deux. Comme l'a déclaré l'un d'eux dans ces mêmes colonnes, lors de notre dernière édition, c'est tout de suite tous les joueurs qui s'entraînaient au stade de la Lofa, sous la coupe de Maâtallah, qui ont mis à exécution leur menace. Hamidi, Kechamli, Ouaman, Benzerga, Ouasti et Boukessassa, qui étaient pourtant convoqués, ont ainsi quitté vendredi soir l'hôtel El-Mouwahidine, lieu de regroupement de l'équipe avant le départ à destination d'Alger, effectué hier matin. Ils l'ont fait, affirment-ils, par solidarité avec leurs coéquipiers Mazri, Gaïd, Chaïb et Redjal, laissés à la maison. Ils iront même plus loin, même beaucoup trop loin, en conditionnant leur retour par “le départ du duo Revelli-Belatoui”, ce qui paraît, à l'heure actuelle, utopique ! “On se doutait bien que, depuis ce qui est arrivé entre Djebbari et Elimam, nous étions visés, on ne nous a jamais pardonné d'avoir soutenu Elimam, chose que nous avions faite par conviction, mais, maintenant que cette bataille pour la présidence est terminée avec l'intronisation de Khaled Belarbi, on pensait que tout était rentré dans l'ordre. Mais voilà que le staff technique commence à régler ses comptes avec nous, qui avions demandé son départ, en ne convoquant pas plusieurs d'entre nous. Il était, donc, normal que le reste de nos coéquipiers se solidarise avec nous, étant donné que nous sommes des victimes d'un complot tissé par Revelli et Belatoui, ainsi que par d'autres personnes qui faisaient partie du bureau de Djebbari et qui continuent d'exercer son pouvoir. Sur ce point, il n'y a pas de doute. C'est Djebbari qui tire les ficelles et il commande toujours les affaires du club, du moins quelques-unes. Il faut cependant être clair : nous, notre problème, c'est le staff technique. Avec les autres joueurs qui sont nos frères, il n'y a pas de soucis à faire. Idem pour les nouveaux dirigeants, à leur tête Hadj-Belarbi, qu'on respecte beaucoup. Seulement, on ne veut plus travailler avec ces deux entraîneurs qui sont en train de diviser l'équipe et qui risquent fort de la mener aux abysses”, devait argumenter, à ce sujet, Sadek Mazri. Tasfaout : “Ils ont eu tort !” Un avis que ne partage nullement l'ex-international et membre du directoire, Abdelhafid Tasfaout, qui, devant rallier Alger hier après-midi, s'est montré étonné, déçu, voire même scandalisé par l'attitude de ce groupe de joueurs. “Il faut tout d'abord que l'on se mette d'accord. Ces joueurs se disent solidaires de qui ? Ils n'ont été que deux à ne pas avoir été convoqués : Mazri qui n'a pas joué depuis près d'un mois et qui n'a pas pris part aux rencontres face à l'ESS, à l'USMA et à El-Ismaïly et Gaïd. La non-convocation du premier nommé est logique alors que concernant Gaïd, c'est le choix de l'entraîneur qu'il faut respecter, comme cela se fait partout dans le monde”, dira d'emblée l'ex-buteur de l'AJ Auxerre et d'ajouter : “Alors, qu'ils arrêtent de dire n'importe quoi. La preuve est que Ouasti, Kechamli, Benzerga, Ouaman, Hamidi et Boukessassa ont été convoqués, quand bien même ils s'entraînaient avec un autre entraîneur (Maâtallah, ndlr) et faisaient partie du même groupe. C'est décevant de leur part, car, ils nous ont mis devant le fait accompli. L'équipe s'est déplacée à Alger avec douze séniors et cinq juniors seulement. Pour la rencontre face au MCA, ça se passera comme ça se passera, cela n'est pas un problème. Mais pour celle face à El-Ismaïly, ce n'est pas la même chose. Je viens juste d'avoir au téléphone (hier en fin de matinée, ndlr) le secrétaire général de la FAF avec lequel on a évoqué le sujet. Comme la liste des joueurs devant prendre part à la rencontre face à El-Ismaïly est déjà sur les bureaux de l'Union arabe de football, on ne peut rien modifier. On ne pourra donc pas faire jouer les juniors qui n'étaient pas sur la liste, laquelle comprenait, par contre, les noms des joueurs qui nous ont laissé tomber à la dernière minute. Ceci nous obligera donc à présenter seulement douze joueurs face au club égyptien. C'est dommage pour l'image de marque du football algérien, mais c'est à cause de l'étroitesse d'esprit de ceux qui nous ont mis dans cette position. Figurez-vous que j'ai attendu, vendredi soir, jusqu'à 2 heures du matin à l'hôtel que ces joueurs fassent preuve de sagesse, en vain. C'est grave ! En tous les cas, ce sont eux les perdants, pas moi. Personnellement, je peux à tout moment informer les membres du directoire par téléphone que je me retire afin de rester tranquille à la maison au milieu de ma famille sans que cela ne me peine le moins du monde ! (…) Je ne sais pas maintenant si le président Belarbi ou les membres du bureau ont tenté de résoudre ce problème ou essayé de prendre contact avec les réfractaires pour les faire changer d'avis. Mais pour moi, c'est très très clair. Si jamais ces joueurs réintègrent le groupe et sont du voyage en Egypte, je ne partirai pas. C'est une question de principe !” Belarbi : “Dans une semaine, je partirai !” Le président du directoire Khaled Belarbi à quant à lui exprimé son ras-le-bol de ces problèmes à répétition. “Ce MCO, c'est l'enfer ! Dans ces conditions, on ne peut pas travailler. J'aurais mieux fait de ne pas accepter, j'étais tellement plus tranquille”, lâchera-t-il avant d'ajouter : “Ayant décidé de rester à Oran et de ne pas me déplacer avec l'équipe, Beldjellou (membre du directoire et huissier de justice de son état, ndlr) et moi ainsi que les autres membres allons nous rencontrer cet après-midi pour essayer de trouver une issue à ce problème.” Apparemment dégoûté, découragé et dépité par les difficultés rencontrées autant sur le plan sportif que sur le plan financier (les caisses du club sont vides), Belarbi nous avoua qu'il ne tiendrait jamais deux mois. “C'est décidé, je partirai dans une semaine, le temps qu'il me faudra pour remettre aux concernés leurs affaires !”, nous confiera-t-il. Alors, vous avez dit crise ? A. K.