Le démarrage du programme de développement des énergies renouvelables bute encore sur des écueils. C'est ce que présuppose du moins les interventions des représentants des pouvoirs publics, des opérateurs et des universitaires, lors de l'ouverture hier du Salon de la sous-traitance nationale en matière de composants de modules et de systèmes photovoltaïques, organisé à l'initiative de Sonelgaz. D'abord le dispositif institutionnel pour encadrer ce programme ne sera parachevé que fin 2011, voire 2012, a indiqué la sous-directrice chargée du renouvelable au ministère de l'énergie. Ce département travaille sur les adaptations à la législation actuelle en vue de réunir les conditions de réussite de ce programme, a-t-elle ajouté. Ensuite, il reste à engager un gros effort de formation dans le domaine. Enfin, pour les promoteurs de projets dans ce segment d'activité, c'est encore le flou. Les montants des subventions qui leur sont accordés et qui devraient être déterminés au début des années 2000 ne sont pas encore fixés. Un préalable à la rentabilité de ces projets car le différentiel de prix entre le kilowatt/heure à partir du solaire par exemple et celui à partir de l'énergie conventionnelle reste important. Mais la finalité de la rencontre était surtout d'inviter les opérateurs locaux à constituer un réseau de sous-traitants en vue d'assurer à l'usine de production de modules photovoltaïques de Rouiba un taux d'intégration appréciable (fabrication locale de convertisseurs, de câbles, de batteries, verre, cadres en aluminium…). Cette unité de Sonelgaz, la première en Algérie d'une capacité de 116 MW, entrera en service fin 2013. D'un coût de 40 milliards de dinars, elle sera opérationnelle à 100% en juin 2014. Le ministre de l'énergie et des mines, Youcef Yousfi, lui, est optimiste quant aux succès du programme. “Tout le monde est intéressé à rejoindre notre programme des ENR et nous allons travailler avec tous ceux qui veulent participer avec nous à sa réalisation.” Sur le projet Désertec, il a affirmé que l'Algérie dispose déjà de son propre programme en matière de production d'énergie renouvelable et qu'elle est disposée à étudier toute proposition de partenariat dans ce domaine. “S'il y a d'autres partenaires souhaitant entrer dans ce programme, ils sont les bienvenus, que ce soit Désertec ou tout autre partenaire”, a-t-il ajouté. Le ministre a également assuré que l'Algérie est déterminée à réaliser la première usine de silicium en Algérie, destinée à la fabrication de panneaux solaires. “Nous avons la matière première qu'il faut en Algérie et nous sommes déterminés à réaliser cette usine”, a-t-il argué. Concernant l'exportation, il reste outre les partenariats à conclure, des accords à signer avec l'Union européenne et les Etats de l'UE par lesquels transiteront les quantités d'électricité produite en Algérie à partir du solaire, a expliqué dans un point de presse Noureddine Bouterfa, P-DG de Sonelgaz. à noter que ce programme de développement des énergies renouvelables prévoit la production de 22 000 MW dont 10 000 MW pour l'exportation à l'horizon 2030 à partir du solaire et de l'éolien, soit 40% de l'électricité produite à partir des énergies renouvelables. La réalisation de l'usine de Rouiba constitue l'un des chantiers principaux inhérents à cette première étape de mise en œuvre, qualifiée d'expérimentale et qui s'étalera entre 2011-2013.