Raids aériens israéliens de représailles contre des installations des services de sécurité palestiniens dans Gaza en représailles aux attaques d'Eilat qui ont tué huit Israéliens jeudi. Selon des habitants de l'enclave palestinienne, trois complexes contrôlés par le mouvement islamiste du Hamas ont été visés par ces raids. Le responsable militaire des Comités de résistance populaire (CRP), Kamal al Naïrab, son adjoint Imad Hammad et trois autres membres des CRP, ont été tué ainsi qu'un adolescent de 13 ans et 17 autres personnes ont été blessées dans l'attaque. Le raid de l'aviation israélienne est survenu au lendemain de la mort de huit Israéliens, tués jeudi par des hommes armés dans le sud d'Israël, près de la frontière égyptienne, lors d'une série d'attaques visant deux cars, une voiture et un véhicule militaire près de la station balnéaire d'Eilat. L'Etat hébreu a affirmé que les assaillants, auteurs de la l'opération la plus meurtrière lancée contre Israël depuis 2008, étaient venus de Gaza via le désert égyptien du Sinaï. L'armée israélienne a accusé les CRP d'être responsables des attaques, ce qu'a démenti le groupe qui a juré de se venger du raid aérien. Mais c'est surtout l'Egypte qui est visée. Une première en Israël qui ne s'est pas accommodé de la chute de Moubarak et n'accorde aucune confiance à ses successeurs bien que ceux-ci aient officiellement annoncé respecter les accords conclus avec leur voisin. Si l'on pense que l'Etat d'Israël va se résigner à cela, on se trompe, a averti le Premier ministre Netanyahu dans une allocution télévisée. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, a estimé que la série d'attaques soulignait le faible contrôle de l'Egypte sur le Sinaï, et le regain d'activités terroristes. Le Caire, qui a signé un traité de paix avec Israël en 1979, a récemment intensifié ses opérations de sécurité dans le Sinaï. Cependant, les acteurs de la révolution égyptienne ne cachent pas leur ambition de revoir les accords signés par Moubarak qu'ils estiment plutôt comme un acte de reddition. Ce qui est vrai, car conclu par un régime impopulaire dont le motif était de plaire à Washington, donc de faire le maximum de concessions à Israël. Sans compter l'attrait des affaires révélé par le procès du contrat gazier mettant en cause le fils de Moubarak et l'ex-patron des moukhabarate. À Washington, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a estimé que les attentats d'Eilat ne font qu'accentuer les vives inquiétudes américaines quant à la sécurité dans la péninsule du Sinaï ! Un avertissement à peine déguisé.