Une procédure a été entamée par la GN avec Interpol pour l'identification des véhicules volés. Deux autres filières, basées à Oran, recrutent des jeunes filles âgées de 17 ans, pour délester les automobilistes de leurs véhicules. Le coup de filet des enquêteurs de la Gendarmerie nationale a permis de mettre hors d'état de nuire trois réseaux spécialisés dans le vol et le trafic de véhicules. Le premier réseau, basé entre la France, la Tunisie et l'Algérie, opère dans plusieurs wilayas du pays, dont El-Oued, Alger, Tizi Ouzou et Batna. Les ramifications de cette filière dépassent les frontières et bénéficie de complicités, tant au niveau des marchés qu'au niveau des administrations. Y compris en France où cette toile sévissait dans différentes localités en “sollicitant” des émigrés ou des personnes qui voyagent couramment pour accompagner ces voitures vers les zones frontalières. Surtout les véhicules haut de gamme nécessitant la falsification de documents et de dossiers de cartes grises, de cartes consulaires, de certificats de résidence et la disponibilité de devises. Ces individus, qui voyagent à longueur d'année, étaient alors pistés du côté des deux rives. L'enquête a été déclenchée suite à la découverte d'un véhicule de marque Peugeot Boxer à Oum Touyour, à Meghir (El-Oued). Ce véhicule signalé et intercepté, le conducteur avouera que les documents du fourgon se trouvent chez ses deux amis. Il s'est avéré que le numéro de série de ce véhicule utilitaire est falsifié. Après les recherches, et en se basant sur les renseignements fournis par cet individu, les gendarmes aboutissent à l'arrestation de ces deux complices à bord d'une Renault Clio. Interrogés, après la saisie des deux véhicules, ces trois trafiquants révèlent qu'il y a également un troisième véhicule à Tolga, à Biskra. Sans documents administratifs, cette voiture a été introduite illégalement sur le territoire national depuis la France et la Tunisie. Arrivés à Tolga, les gendarmes ont réussi à saisir un autre véhicule de marque Citroën. Et ce n'est pas fini ! L'enquête ne fait que commencer puisque le “cerveau” du réseau est à Tizi Ouzou. Ce dernier orientait ses proies vers El-Oued où est basé le “parc” des véhicules volés et introduits avec de faux documents. Associé avec son frère, cet individu avait des contacts partout, y compris à l'étranger. Suite à quoi, une voiture de marque Renault Espace a été récupérée dans le Grand-Sud. Au bout des investigations, cinq personnes impliquées dans ce réseau ont été arrêtées. Durant leur audition, ces individus ont avoué avoir organisé une véritable toile d'araignée entre Paris, Tunis et El-Oued. Autrement dit, les véhicules introduits étaient acheminés via le Sud tunisien pour atterrir à Oued Souf. Selon notre source, un autre véhicule, de marque Renault 19, a été récupéré par les gendarmes. Le propriétaire dudit véhicule n'était autre que l'éclaireur du réseau. À l'heure actuelle, deux individus sont encore fuite et font l'objet de recherches par les services de sécurité et la justice. Des filles de 17 ans pour “attirer” les proies à Oran Un autre réseau, spécialisé dans les agressions suivies de vol de véhicules, a également été démantelé. Les auteurs de ces crimes sont connus sous le sobriquet de Ringo, Nigro, Chikho Kebch (il assomme ses victimes avec des coups de tête), Fakabo, Matlouâ et Houda Saint-Eugène. Selon la cellule de communication de la GN, tout a commencé quand les éléments de la Section de recherche de la GN d'Oran a déclenché une enquête sur un cas signalé aux Andalouses et sur l'axe d'Aïn El-Turck. La souricière tendue aux malfaiteurs, les gendarmes ont intercepté un véhicule suspect. Munis de sabres et de bâtons, les occupants ont tenté de résister et d'agresser les gendarmes. Après leur maîtrise et leur arrestation, il s'est avéré que ces personnes faisaient partie d'un gang qui agressait et volait des voitures entre les Andalouses et Aïn El-Turck. Leur exploitation donnera lieu à l'interpellation d'une fille âgée de… 17 ans ! Celle-ci s'occupait des “clients” qu'elle dirigeait vers des lieux de rendez-vous peu fréquentables où un “comité d'accueil” s'occupe du reste, c'est-à-dire agresser et voler la voiture. La jeune fille ne visait pas n'importe qui. Elle triait ses proies et ciblait des véhicules haut de gamme. Finalement, ce réseau était déjà fiché chez les policiers pour voir commis un acte similaire sur un automobiliste, propriétaire d'une Peugeot 308. D'ailleurs, ces trois individus n'opéraient pas seuls. Deux autres acolytes, identifiés, étaient en fuite. Mais les gendarmes ont réussi à localiser le lieu où les véhicules volés étaient parqués. Mieux, l'exploitation des trois téléphones mobiles, tous volés, a permis à la SRGN d'Oran de remonter la filière et d'identifier une autre victime. Celle-ci avait fait l'objet d'agression et de vol de véhicule, de marque Clio Classique, à la zone d'activité d'El-Kerma, à Aïn Témouchent. Lors de la reconstitution de la scène du vol en présence des victimes à haï Flaoussen, haï Nedjma, El-Kerma et Chtaïbou, des témoins oculaires se sont manifestés alors que d'autres citoyens ont carrément donné le descriptif des individus impliqués via le numéro vert 10 55 de la GN. L'un des mis en cause a d'ailleurs été interpellé quelques heures plus tard. Le même jour, une cinquième personne a été arrêtée en possession d'un téléphone mobile subtilisé après agression sur un automobiliste. Au total, 20 individus, dont une jeune fille, ont été mis hors d'état de nuire, comme il a été procédé à la récupération d'une Hyundai Atos, d'une Renault Symbol, d'une Dacia Logan et d'une Clio Classique. Toujours à Oran, un autre réseau, composé de trois individus, dont une fille de 17 ans également, a été démantelé à Es-Sénia. Même mode opératoire que celui constaté dans l'affaire d'Aïn El-Turck et des Andalouses, la jeune fille dirigeait ses victimes vers l'autoroute Est-Ouest menant vers Aïn Témouchent, Alger, Relizane et Sidi Bel-Abbès. La première victime, originaire d'Alger, a été agressée, délestée de son véhicule et d'une somme de 40 millions de centimes avant d'être renfermée dans le coffre de sa propre voiture. Lors de leur arrestation, les membres du gang ont avoué avoir déjà volé des véhicules de location, des camions, des sommes d'argent importantes et se sont attaqués aux émigrés clandestins. Il faut noter qu'à chaque opération de vol, le réseau paye cash son auteur à hauteur de 15 à 20 millions de centimes, notamment quand il s'agit de taxis et de véhicules de luxe. Les investigations aboutissent à l'identification de huit membres, dont six sont actuellement en fuite, et la récupération de deux voitures, des couteaux et des sabres. Au total, neuf véhicules ont été récupérés alors que dix autres sont actuellement recherchés.