Deux personnes ont été tuées, hier, dans des opérations des forces de sécurité et de l'armée dans le nord-ouest de la Syrie, où 21 personnes sont mortes lors des manifestations du “Vendredi de la mort plutôt que de l'humiliation”, ont indiqué une ONG et des militants. “Deux hommes ont été tués et cinq autres ont été blessés à Maarrat Hormé, dans la région d'Idleb, lors de l'incursion de chars et de 50 bus transportant des membres de la sécurité”, ont rapporté les Comités locaux de coordination (LCC) qui animent les manifestations antirégime. Les manifestations ont été une nouvelle fois réprimées vendredi malgré la pression internationale accrue sur le régime de Bachar Al-Assad. “Le nombre de civils tués ces dernières 24 heures a atteint 21, dont 9 dans la région de Damas, 9 dans la province de Homs (Centre) et 3 dans celle de Deir Ezzor (Est)”, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme dans un communiqué. Un bilan précédent faisait état de 16 morts. Les victimes, dont une fille de 16 ans et une femme âgée, ont été tuées par les forces de sécurité qui ont ouvert le feu pour disperser des dizaines de milliers de manifestants qui ont bravé le régime, encore sanctionné par l'Europe qui a décrété un embargo sur les importations de pétrole en provenance de Syrie. Les militants ont tenu à souligner que leurs manifestations étaient “pacifiques” depuis le début de la révolte le 15 mars, alors que le régime réprime la contestation par les armes et attribue les violences à des “groupes terroristes armés”. “Nous sommes prêts à mourir par millions en martyrs”, avaient écrit des militants sur leur page facebook Syrian revolution. Les LCC ont, pour leur part, affirmé que les manifestations se poursuivraient “tous les jours jusqu'à la chute du régime”. Des rassemblements ont lieu quasiment quotidiennement, mais le vendredi, jour de repos hebdomadaire dans les pays musulmans, la mobilisation est plus forte. Selon l'ONU, les violences dans le pays ont fait au moins 2 200 morts depuis la mi-mars, en majorité des civils, et selon les militants, plus de 10 000 personnes ont été arrêtées.