Les protestataires entendaient à travers leur action s'opposer à la réouverture d'une déchetterie fermée la veille, à cause des “désagréments” qu'elle occasionne pour les riverains. Pas moins de 33 personnes, dont 29 gendarmes et 4 manifestants, ont été blessées dans de violents affrontements survenus avant-hier à Bordj Menaïel entre des brigades antiémeutes de la gendarmerie nationale et des jeunes de la localité de Tizi n'Ali-slimane située à environs 3 km au sud de la ville. Parmi les citoyens blessés, figure le chauffeur du camion qui a eu un bras fracturé, selon une source hospitalière, alors qu'un gendarme grièvement touché a été transféré à Aïn Naâdja à Alger. Un camion à benne des services de la voierie a été également incendié et un autre saccagé. Les émeutes ont commencé lorsque les gendarmes sont intervenus, sur réquisition du wali, pour rouvrir la décharge publique fermée la veille par les villageois qui se plaignaient depuis plusieurs mois des désagréments causés par ces ordures. Les jeunes du village ont bloqué jeudi matin l'accès à la décharge aux camions de la voirie. L'arrivée des gendarmes a permis aux engins de la commune de décharger les ordures, ce qui a provoqué la colère des citoyens. Ces incidents interviennent deux semaines après qu'un gendarme eut été poignardé toujours sur les mêmes lieux et pour la même raison. Cette décharge publique, les citoyens du Tizi n'Ali-Slimane ne veulent pas qu'elle soit implantée au lieu-dit Baghla, jouxtant leur village. Depuis sa fermeture, il y a huit mois par les manifestants eux-mêmes, la ville de Bordj Menaïel s'est transformée en une décharge à ciel ouvert. Ce qui a amené la wilaya à organiser, la semaine passée, un volontariat pour débarrasser les quartiers des centaines de tonnes d'ordures. Cette opération initiée et supervisée par le wali, Kamel Abbes, et à laquelle ont participé toutes les communes de la wilaya ainsi que plusieurs opérateurs publics et privés, n'a pas été du goût des villageois de Vachet et de Tizi n'Ali-Slimane qui n'ont pas accepté que les camions déversent encore les ordures dans la décharge de Baghla. Pour rappel, le problème de la décharge de Bordj Menaïel dure depuis une année sans qu'une solution définitive ne soit trouvée. Les citoyens affirment que cette décharge sauvage leur cause d'énormes désagréments. “Nous avons organisé plusieurs actions de volontariat pour nettoyer les lieux et voilà que les autorités décident de leur propre gré et sans aucune enquête commodo et incommodo de fixer cette décharge près de notre village”, dénonce un citoyen. De leur côté, les autorités affirment que cette décharge a toujours existé et son transfert est envisagé mais en attendant, on n'a que ce lieu à utiliser comme décharge. “Les camions de ramassage d'ordures parcourent plusieurs kilomètres pour jeter les ordures, et la ville de Bordj Menaïel reste jonchée de sacs poubelles”, affirme un élu de la commune. Mais les causes profondes de cette situation résident dans l'énorme retard enregistré dans le lancement des deux centres d'enfouissement de Zaâtra et de Corso. Ces projets accusent tous les deux plus de quatre ans de retard.