Prévu, hier, au tribunal d'Annaba, le procès d'un groupe de harragas, composé de 19 candidats à l'émigration clandestine, a été reporté au 17 octobre prochain. Ce groupe, dont les harragas sont principalement originaires de la wilaya d'El-Tarf, avait été arrêté jeudi dernier à bord de deux embarcations de fortune, à 5 miles marins au nord de la plage d'échouage d'El-Hnaya. Un second procès, prévu aujourd'hui mardi, de 21 autres harragas, appréhendés vendredi à 5 heures du matin à bord d'une seule embarcation, à l'issue d'une course poursuite à six miles au nord du cap de garde de Ras El-Hamra, risque, de son côté, d'être aussi ajourné, selon nos sources. Pas plus tard qu'à la fin de la semaine écoulée, un jeune d'El-Bouni, accusé par des parents de harragas d'être un “organisateur” des circuits spécial candidat à l'émigration clandestine, a été arrêté par les services de sécurité et présenté au procureur de la République près le tribunal d'El-Hadjar. Le mis en cause, la trentaine dépassée, est poursuivi pour “trafic d'êtres humains”, selon nos sources. Il a été dénoncé par des jeunes et des membres des familles de harragas comme étant le “programmeur” des dernières tentatives des jeunes des différents quartiers de la ville, pour joindre l'autre rive de la Méditerranée. La plainte de parents des harragas à l'encontre de cet individu est intervenue quelques heures seulement après la découverte, il y a dix jours, de deux corps sans vie de candidats à l'émigration clandestine. Cependant, le magistrat a décidé d'ajourner le procès pour complément d'informations. Les enquêteurs du commissariat d'El-Bouni ont été chargés par la justice des investigations de cette affaire qui a jeté l'émoi au sein de la population locale. Pour rappel, deux cadavres ont été découverts, plus précisément le 11 du mois de septembre en cours, à bord d'une embarcation de fortune, sur les côtes de Béjaïa. Les deux victimes ont été inhumées la semaine écoulée, dont l'une à Sidi-Salem (El-Bouni) et la seconde à la Marsa (Skikda). Selon des informations recueillies près de l'entourage des défunts, ces derniers faisaient partie d'un important groupe de 18 candidats à l'émigration clandestine, 12 d'Annaba et 5 de la Marsa. Deux jours après cette découverte macabre, les corps de deux autres jeunes, originaires d'El-Hadjar, ont été retrouvés inertes sur l'une des plages de la wilaya de Jijel, rapportent des sources crédibles. Les malheureux avaient levé l'ancre de Guerbez, dans la daïra de Benazouz, à Skikda, au beau milieu du mois sacré de Ramadhan. Depuis, aucune nouvelle n'est venue consoler les membres des familles de harragas.