Un hommage posthume a été rendu mardi après-midi à la maison de la culture Abdelkader-Alloula de Tlemcen à deux grands maîtres de la musique andalouse de l'école de Tlemcen : Ghaouti Bouali et Mohamed Bouali, et ce, en marge de l'exposition “Nouba” organisée par le département patrimoine immatériel et chorégraphie relevant du ministre de la Culture à l'occasion de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011. Une table ronde animée par Abdallah Bouali, fils de Mohamed Bouali et petit fils de Ghaouti Bouali, et modérée par Nacereddine Baghdadi, directeur des archives à la Radio algérienne, chercheur dans le domaine du patrimoine, a permis de cerner, photos, projection de documentaire et documents inédits à l'appui, le parcours prestigieux de ces deux musiciens hors paire et mettre en évidence leurs œuvres plus que cinquantenaire pour chacun. Ghaouti Bouali qui s'intéressait particulièrement au “fiqh” (théologie), était aussi l'un des principaux fondateurs du cercle des jeunes Algériens et créa plusieurs sections musicales et théâtrales dès 1911. Fayçal Benkalfat, éditeur et spécialiste-chercheur en musique classique dira à son propos que “son œuvre est immense et inexplorée et l'on attend la contribution des chercheurs et universitaires pour mettre en valeur son patrimoine”. Quant à Mohamed Bouali, “qui a été le moteur de la reconstitution d'au moins 90% du corpus de Tlemcen avec Kamel Malti et Kheir Eddine Aboura, connu et honoré pour sa pédagogie et son souci du patrimoine”, il a confié à son fils Abdallah tous ses travaux afin qu'il les mette au service de la mémoire. Il créa en 1934 la Slam (Société littéraire, artistique et musicale) et enseigna à ses élèves les partitions recueillies de son père, et ce, jusqu'en 1955. Avec Ahmed Benosmane et d'autres dont Djelloul Benkalfat, il créa en 1964 “Gharnata” qu'il quittera deux ans plus tard. Il va recréer alors la Slam lauréate la même année de la médaille d'or du premier Festival national de musique andalouse à Alger et enregistra dix noubas avant de participer au classement des poèmes classiques retrouvés à Tlemcen, Alger et Constantine. B. Abdelmadjid