Ils étaient une vingtaine de personnes des deux sexes atteintes du cancer et issues de plusieurs localités de la wilaya à se rassembler samedi au siège de l'association El-Fedj d'aide aux cancéreux, implantée à Hay Zitoun. Elles sont venues pour crier leur ras-le-bol et tenter d'extérioriser leur souffrance dans l'espoir de sensibiliser les pouvoirs publics à leur prise en charge. Ce cri de détresse concerne aussi bien les malades présents mais aussi l'ensemble des 463 cancéreux recensés par l'association El-Fedj. Ce chiffre devient plus important, si l'on tient compte de ceux qui se cachent pour mourir ou ceux qui ont les moyens pour se prendre en charge. En présence de Mme Aziza Berrichi, présidente d'El-Fedj, les malades présents ne se sont pas fait prier pour dénoncer leur situation. Un professeur à la retraite s'est dit indigné après que le centre régional d'imagerie affilié à la CNAS lui eut fixé un rendez-vous dans quatre mois pour une IRM. “Est-ce logique ?”, s'interrogea-t-il, alors qu'il est rongé par cette maladie qui ne pardonne pas. Il nous apprendra qu'il a été obligé, dans le but de gagner du temps, de se tourner vers un cabinet médical privé et payer un IRM à 13 000 DA et dont le taux de remboursement par la CNAS ne saurait atteindre 25%. Lui emboîtant le pas, une autre malade a soulevé le problème du déplacement vers Oran pour une radiothérapie qui la pénalise, aussi bien sur le plan financier que celui de la santé, dans la mesure où, en plus de la fatigue à l'issue de la séance de radiothérapie, il y a les contraintes du déplacement à ses frais. “La mise à la disposition d'une ambulance au profit de cette catégorie de malades dont nombreux vivent dans la précarité est une nécessité”, dira-t-elle. En effet, les cancéreux ont, tour à tour, exposé leurs problèmes sociaux et médicaux. Ils ont loué les efforts déployés par l'association El-Fedj pour le soutien moral et matériel qu'elle leur apporte. De son côté, Mme Berrichi a tenu à préciser que l'EHS Docteur-Benzerdjeb de Aïn Temouchent contribue efficacement dans la prise en charge des cancéreux, notamment en ce qui concerne les consultations spécialisées et les séances de chimiothérapie. Elle saisira cette occasion pour annoncer la mise à la disposition d'une ambulance au profit de l'association par le secteur sanitaire, en appelant les malades à se rapprocher de ladite association. “L'association fait ce qu'elle peut pour venir en aide aux malades. Elle ne peut les satisfaire tous en raison de ses moyens limités qui dépendent généralement des bienfaiteurs”, fera-t-elle remarquer. M. LARADJ