La première table ronde du Programme régional Euromed Audiovisual III, qui consacre 4,5 millions d'euros à des activités de renforcement du secteur cinématographique et audiovisuel dans les pays du sud de la Méditerranée, s'est tenue à Alger. Les professionnels algériens ont dressé un état des lieux et exprimé leurs besoins. Une conférence de presse a été organisée avant-hier en fin d'après-midi à l'hôtel d'El-Biar, suite à la table ronde de consultation organisée par le Programme Euromed Audiovisual III et la Délégation de l'Union européenne en Algérie. Animée par Laura Baeza, ambassadeur chef de la Délégation de l'Union européenne en Algérie, et un groupe d'experts de ce programme, il a été question des différentes déclinaisons du débat de la journée qui s'était articulé autour de trois axes de réflexion, et qui avait réuni une bonne cinquantaine de professionnels de l'audiovisuel et du cinéma, ainsi que des représentants d'institutions (ministères de la Culture, de la Communication et de la Formation professionnelle, Onda, ENTV, Cinémathèque), d'associations (Association des femmes réalisatrices, ARPA, A nous les écrans), et même des comédiens. Renate Roginas, directrice du Programme Euromed Audiovisual III, qui tend à “aider les pays de la rive sud de la Méditerranée à soutenir les capacités dans le domaine de l'audiovisuel et du cinéma”, a détaillé les chapitres développés lors de la table ronde qui a duré six heures et qui a été modérée par Malek Ali-Yahia, producteur. Le premier chapitre, qui avait concerné “le financement des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, du développement à la postproduction”, a permis aux professionnels de soulever la question de la coproduction et celle de la formation (des formateurs, des scénaristes et managériale). Les deux autres axes ont mis en débat le statut des sociétés de production en tant que PME créatives et la nécessité de leur reconnaissance à part entière, et “l'exploitation des œuvres cinématographiques et audiovisuelles” (marchés, festivals, etc.). Mme Roginas a souligné que l'objectif de cette table ronde (la première sur une série de huit qui auront lieu dans des pays méditerranéens) était d'être “à l'écoute de toute la communauté audiovisuelle et cinématographique”, tout en permettant aux professionnels d'exprimer leurs besoins sur le court et le moyen termes (deux années). Elle a également insisté sur le chapitre de la coproduction, en appuyant que le Programme Euromed Audiovisual III tend à encourager “le travail régional (sud/sud), ce qui donnera plus de visibilité aux professionnels”. Ronate Roginas, qui a annoncé que le programme qu'elle dirige travaillait sous l'expertise de l'Observatoire européen de l'audiovisuel (Strasbourg), a en outre signalé qu'une base de données légales existait (sur le net). Celle-ci permettra aux professionnels de prendre connaissance des différents textes et autres accords de coproduction. Car les professionnels algériens ont estimé qu'il y avait “un manque d'information”, puisqu'ils apprenaient en retard ou tout juste à temps les différentes initiatives et autres possibilités qui leur sont destinés. De son côté, Ahmed Bédjaoui, présent en sa qualité d'expert en capacités et développement du Programme, a déclaré que “les cinéastes (étaient) devenus pragmatiques”, puisqu'ils ont formulé des attentes concrètes, relatives, à titre d'exemple, aux mesures d'accompagnement, notamment dans le montage financier. Par ailleurs, le Programme régional Euromed Audiovisual III — qui a failli ne jamais voir le jour, en raison d'un problème de budget, n'était l'insistance des ministres de la Culture méditerranéens, réunis à Athènes en mai 2008 —, consacre 4,5 millions d'euros à des activités — dans le cadre d'un partenariat stratégique — “de renforcement du secteur cinématographique et audiovisuel dans les pays du sud de la Méditerranée.” Cette troisième phase s'ouvrira le mois prochain à Tunis, dans le cadre de la conférence d'ouverture, qui aura lieu du 13 au 15 novembre 2011. Sara Kharfi