Voir encore Moussa Saïb exceller dans ses œuvres et ses broderies est un vrai régal pour les yeux et les puristes toujours aussi soucieux d'apprécier le geste noble et l'élégance toujours aussi raffinée. Jeudi dernier encore face au CR Belouizdad, le capitaine de la JS Kabylie aura certainement volé la vedette à toute une pléiade d'artistes et de joueurs chevronnés dans les deux camps. Non content de diriger la manœuvre d'une main de maître et d'encadrer ses jeunes coéquipiers sur le terrain, l'ex-Auxerrois s'est même payé le luxe de sceller majestueusement la victoire kabyle au prix d'une prouesse technique qui fera sûrement date dans les annales de la JSK. À 2-1 en faveur des “canaris” et au plus fort de la domination belouizdadie, l'ex-capitaine de l'Equipe nationale récupéra une balle chaude dans son propre camp pour réussir une chevauchée fantastique ponctuée d'un dribble déroutant et surtout d'un lob exceptionnel. Il restait à peine six minutes à jouer et Saïb venait de signer un but décisif dans ce beau derby JSK-CRB comme pour mettre fin au signe indien imposé depuis quelques années par cette “bête noire” qu'est le CRB pour la JSK. En fait, Saïb venait d'inscrire son quatrième but de la saison, ce qui le classe premier buteur de son équipe et le hisse dans le lot des meilleurs canonniers du championnat, ce qui est encore plus méritant pour un meneur de jeu plutôt habitué aux passes décisives qu'aux actes de la concrétisation. C'est qu'à 34 ans, Moussa Saïb qui a accumulé tant d'expérience à Auxerre, Valence, Tottenham et Monaco, de séduire et surtout de donner l'exemple aux jeunes joueurs actuels. “En football, il n'y a que le sérieux et le travail qui comptent”, nous répétait, hier, encore le stratège kabyle. De son côté, son coach et néanmoins complice Azzeddine Aït Djoudi ne tarit pas d'éloges sur lui. “Lorsqu'on a la chance de posséder dans son effectif un Moussa Saïb, il faut certainement savoir en tirer profit et le ménager lorsqu'il le faut. Son expérience n'a pas de prix et son rayonnement sur le rendement de l'équipe est tout aussi remarquable surtout qu'il donne toujours l'exemple à ses jeunes coéquipiers”, précisera davantage Aït-Djoudi. Et lorsque de nombreux observateurs regrettent encore qu'un SaIb ne puisse pas servir davantage l'équipe nationale dont il portera longtemps le brassard de capitaine, l'intéressé réplique toujours avec sa modestie légendaire. “Ma carrière internationale est loin derrière moi, mais vous saviez bien que si l'on venait à me solliciter pour apporter un plus à l'EN, je ne peux tourner le dos aux couleurs nationales”, fait remarquer celui qui a toujours répondu à l'appel du devoir national même dans des grands moments de gloire. Sacré Moussa ! Les locataires du stade du 1er-novembre se frottent encore les mains car l'art et la manière sont deux constantes irrémédiables pour le “maestro” du Djurdjura. M. H.