Une visite officielle et des entretiens “informels”. Telle est l'explication qui nous a été fournie avant-hier par un membre de la délégation accompagnant le président malien, Amadou Toumani Touré, venu à Alger pour une visite officielle de quatre jours, à l'invitation du président de la République Abdelaziz Bouteflika. C'est dire qu'au-delà des usages protocolaires, la venue du chef d'Etat malien à Alger est d'une “importance” certaine, même si cela n'est pas dit officiellement. “Importance” est d'ailleurs le maître mot utilisé par M. Toumani Touré pour qualifier cette visite coïncidant avec la période cruciale marquée par des changements régionaux hautement préoccupants. “Je suis déjà venu en Algérie en 2004, j'étais alors capitaine de l'armée, puis en 2009, en tant que chef de mission pour la surveillance des élections, mais celle-là (sa présente visite ndlr) est pour moi la plus importante (…)”, a-t-il, en effet, déclaré au terme de sa visite effectuée au complexe de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Interrogé sur l'objectif de la venue du président malien, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui l'a accompagné, a été plus clair. “Il est évident que la visite du chef de l'Etat malien entre dans le cadre de la poursuite de la concertation entre les deux pays voisins, sur les problèmes sécuritaires affectant la région du Sahel. Aujourd'hui, les deux parties œuvrent pour renforcer la coopération d'échanges, pour mener des actions efficientes contre la menace qui sévit à nos frontières (le nord du Mali et le sud de l'Algérie)”, assure M. Ould Kablia. En effet, les derniers développements intervenus dans la région à la faveur de la crise libyenne qui a engendré la prolifération des armes dans la sous-région du Sahel, où sévissent des groupes terroristes, outre la criminalité transnationale organisée, interpellent plus que jamais l'Algérie et le Mali à redoubler d'effort et à mettre en place une stratégie commune de riposte à toute sorte de menace. Lors de leurs entretiens “informels”, les chefs d'Etat des deux pays auront ainsi à étudier toutes les possibilités nécessaires à mener une coopération, entre les quatre pays voisins, (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie), plus efficace contre ces fléaux. La dernière mise en place, à Tamanrasset, du comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) est déjà un premier pas visant le renforcement de cette coopération. La SNVI “impressionne” le président malien La Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba (Alger), qui, il y a quelques années, a frisé la faillite, se relance de plus belle. Désormais, ce fleuron de l'industrie nationale se permet même le luxe d'exporter son produit vers le voisin malien. Il s'agit exactement d'une commande de 20 pièces, entre camions, porte-engins, semi-remorques, camions citernes, ambulances et autres camions de transport d'hydrocarbures. Ce sont tous des équipements militaires, commandés par l'Armée malienne pour un montant global de 20 millions d'euros, et qui seront livrables à partir de la semaine prochaine. Cette commande a été confirmée avant-hier, à l'occasion de la visite effectuée par le président de la République du Mali, au complexe de Rouiba avec le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, et celui de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. L'Armée malienne, rappelle-t-on, s'est déjà approvisionnée auprès de la SNVI en véhicules pour un montant de 1,7 million d'euros en 2010. “Impressionné” par la découverte de nouvelles gammes de véhicules, lors de sa visite aux différents ateliers de la SNVI, le président malien n'a pas caché, par ailleurs, son intention de faire parvenir, dès son retour dans son pays, une nouvelle commande de véhicules utilitaires à la société. “Je voudrais dire que je suis impressionné par la compétence existant à la SNVI. Une fois arrivé à Bamako, nous leur ferons parvenir la prochaine commande”, a-t-il en effet déclaré à la presse au terme de sa visite, précisant que cette commande concernera “des véhicules utilitaires destinés aux collectivités, villes et autres secteurs d'assainissement”. Le président malien n'a pas tari d'éloges sur la SNVI dont il reconnaît “l'excellente qualité” des produits. “C'est ce genre de camions qu'il nous faut”, a-t-il dit. À cette occasion, le P-DG de SNVI, Mokhtar Chahboub, a indiqué que “le chiffre d'affaires de la SNVI pour l'année 2011 est de 23 milliards de dinars, qui devra passer à 27 milliards en 2012, et avec les effets de l'investissement, nous tablons sur 35 milliards en 2015”. à partir de 2013, précise M. Chahboub, la SNVI compte consacrer 10% de son chiffre d'affaires à l'exportation. F. A.