La grève nationale de trois jours des robes noires décrétée à l'échelle nationale a été massivement suivie hier encore, au deuxième jour. Le mouvement de paralysie générale a été observé à Oran. Au siège de la cour, les avocats étaient venus nombreux pour discuter sur la loi très controversée du projet de loi réglementant leur profession. À Chlef, le débrayage observé, avant-hier, par le collectif des avocats, s'est également poursuivi, hier, à travers l'ensemble des tribunaux et la cour de la wilaya. “Il s'agit d'un premier mouvement national de protestation qui sera suivi, dans le cas où nos revendications, actuellement entre les mains des autorités supérieures du pays, ne seraient pas satisfaites, par une grève générale illimitée. Nous sommes tous déterminés à aller plus loin, et ce, jusqu'à satisfaction totale et définitive de toutes nos revendications”, font savoir de nombreux avocats protestataires que nous avons rencontrés. À Mascara, les avocats ont reconduit leur mouvement en boycottant les audiences. Ils ont largement suivi le mouvement, puisque le taux de 100% est avancé. Le même constat est valable pour Tiaret, les défenseurs ont continué à afficher une totale adhésion au débrayage avec un taux de 100% comme au premier jour. “Les gens doivent savoir, en substance, que les résultats attendus de cette grève opérée par la corporation ne seront pas profitables uniquement aux avocats, mais aussi aux plaignants qui auront droit à une défense fiable”, nous dira Me El-Mechri. À Constantine mais aussi à Skikda, le taux de participation était encore hier de 100%, causant ainsi la paralysie totale des traitements des affaires dans tous les tribunaux. Les robes noires se sont félicitées de la compréhension des magistrats qui ont gentiment expliqué aux justiciables les raisons du report des jugements. À Oum El-Bouaghi, les huit tribunaux chapeautés par la cour, ainsi que ceux de la wilaya de Khenchela, ont massivement participé au mouvement de débrayage avec un taux de 100%, soit 600 avocats ont répondu favorablement à l'appel de la grève. Dans la wilaya de Sétif, le taux de participation était de 100% dans les trois cours et 15 tribunaux de la région relevant du bâtonnat de Sétif qui compte 2 400 avocats. Les représentants des avocats des wilayas de Sétif, Bordj Bou-Arréridj et Béjaïa se réjouissent de la réussite de ce mouvement. Même constat au barreau d'Annaba qui regroupe les wilayas de Tébessa, Souk-Ahras, El-Tarf et Guelma. Les 1 700 avocats ont adhéré massivement au mouvement de grève, soit avec un taux de 100%. Le même taux de suivi a été également enregistré au barreau de Batna. Ce mouvement de protestation des robes noires était, hier encore, perceptible dans l'enceinte du tribunal de Tizi Ouzou. Cette seconde journée de débrayage a été marquée une fois de plus par l'absence des avocats dans toutes les affaires programmées durant la journée d'hier dans les huit tribunaux que compte la wilaya de Tizi Ouzou, ainsi que la cour de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya. À Béjaïa, le débrayage a été unanimement suivi, a-t-on appris, hier, des membres du barreau de Béjaïa. Personne n'a travaillé, a-t-on assuré. “Et demain, on peut vous assurer que ce sera également le cas.” Le taux de suivi de la grève, le premier jour, était de 100%, avait indiqué Me Driss Abderrahmane, bâtonnier de Béjaïa et membre du barreau national. Synthèse Correspondants