La grève décidée par le conseil national de l'Union des barreaux a été massivement suivie par les avocats de Tizi Ouzou. Hier, les salles d'audience des tribunaux ont été désertées par les robes noires, comme il nous a été donné de le constater de visu au tribunal de Tizi Ouzou. Le bâtonnier Chellat était hier à Tlemcen dans le cadre du débrayage, avons-nous appris au siège du barreau. Apostrophé sur le taux de suivi de la grève des avocats, Me Oumloukhtar nous informe que le débrayage est observé par l'ensemble des confrères inscrits au barreau de Tizi Ouzou, qui regroupe les trois wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès. Un barreau fort de quelque mille cinq cents adhérents. Même les avocats stagiaires ont rejoint le mouvement de grève. Le recours à la grève par l'UNBA (Union nationale des barreaux d'Algérie) est amplement justifié, selon notre interlocuteur qui parle de mépris des présidents de cour à l'encontre des robes noires. Pour étayer son propos, il cite l'exemple de la nouvelle cour d'Alger, dont la parlote des avocats est loin de répondre aux normes de travail des défenseurs des justiciables. Ce qui prouve, selon le même avocat, la détérioration des conditions de travail pour laquelle les responsables concernés ont répondu par la sourde oreille. Hier, les affaires inscrites à l'ordre du jour de la session criminelle ont été reportées sine die, alors qu'au niveau des autres tribunaux de la wilaya, les affaires prévues pour être traitées ont été également ajournées pour la plupart. Il s'agit, entre autres, des affaires administratives, commerciales, celles relatives au statut personnel et autres relevant de la correctionnelle ou du civil. Les affaires relevant du flagrant délit sont décalées d'une semaine, a-t-on appris auprès d'une avocate. Les membres du barreau de Tizi Ouzou étaient hier sur le terrain à sillonner les tribunaux pour voir si la journée de protestation a été effectivement observée par les avocats. Des avocats qui sont prêts à récidiver si jamais les choses restent en l'état. Y. A.