C'est en présence de Noureddine Yazid Zerhouni, vice-Premier ministre (en visite privé) et de l'ancien Premier ministre tunisien El-Hadi Bekkouche, que s'est ouvert samedi au Palais de la culture de Tlemcen, le colloque international intitulé “Tlemcen et sa région, dans le mouvement national, et la guerre de libération, de l'exode de 1911 à 1962”, organisé par le centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques d'Alger en partenariat avec l'université Abou-Bekr- Belkaïd de Tlemcen. M. Zerhouni a prononcé une courte allocution pour indiquer “être venu d'Alger à Tlemcen à titre privé pour participer au devoir de mémoire et à l'hommage posthume rendu à mon ami, frère et prédécesseur dans la responsabilité Abou Bekr Belkaïd, âpre défenseur des institutions et de la démocratie qui militait pour une Algérie moderniste, lâchement assassiné le 28 septembre 1995, et aussi pour le sujet principal du colloque qui aborde des points de repère de l'histoire de l'Algérie et du Maghreb, que malheureusement beaucoup de jeunes ignorent”. Cette rencontre scientifique qui figure au programme de la manifestation, a été marquée par la présentation et les commentaires sur de nombreux sujets en rapport notamment avec “l'espace urbain de la région de Tlemcen qui porte le poids des contrastes sociaux et des oppositions, et représente le lieu de maturation des idées politiques qui ont contribué à forger la conscience d'appartenance sociale”. Certaines personnalités qui ont marqué le mouvement de libération nationale ont été citées comme Messali Hadj, Ahmed Ben Bella, le colonel Lotfi, Bouizem Mokhtar, Mohamed Khemisti, Maliha Hamidou, Hadj Slimane Aouicha. Ce colloque coïncide avec la commémoration du 100e anniversaire du fameux exode de 1911, d'une partie de la population de Tlemcen vers les pays du moyen- orient, fuyant la famine et la barbarie coloniale. Ali Haroun, ancien responsable de la Fédération de France, a justement évoqué le parcours politique de Abou Bekr Belkaïd dont l'université porte le nom et notamment, son rôle dans le collectif des avocats du front de libération nationale. Mme Siari-Tengour Ouanassan chargée de recherche à Constantine, spécialiste en histoire sociale contemporaine, a traité des archives de la région de Tlemcen tandis que M. Gallissot René, historien spécialiste du Maghreb colonial, professeur émérite à l'université de Paris 8, auteur de nombreux ouvrages, a intitulé son exposé “grèves et mouvement ouvrier au temps du front populaire et du congrès musulman (1936-1937), Tlemcen et la région viticole”. De son côté, Soufi Fouad, chercheur au Crasc (centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle) d'Oran, membre du comité scientifique, s'est penché sur les aspects politiques, économiques et de société de Tlemcen dans les années 1930, de son côté Sadek Benkada, sociologue et historien a évoqué le titre du premier journal des jeunes algériens El Missbah (la lanterne), “journal, dira-t-il, créé en 1904, par un groupe d'intellectuels autour de l'instituteur Larbi Fekkar, et qui va incontestablement inaugurer une phase cruciale de l'évolution politique du peuple algérien, notamment par le rôle que vont jouer les nouvelles formes de socialisation politico-culturelle”. Plusieurs universitaires et chercheurs dont certains venus de Tunisie, du Maroc, de France et de Hongrie, des maîtres de conférences, étudiants et moudjahidine se sont associés à cette rencontre scientifique, la neuvième du nom, organisée à Tlemcen par le Cnrpah. B. A