Du 17 au 27 novembre 2011, les villes de Maghnia et Tlemcen abriteront les 4e Journées du théâtre du Sud. Dans cet entretien, il revient sur cet événement, la programmation ainsi que son apport dans cette région du pays. Liberté : Les 4e journées du théâtre du Sud débuteront demain jeudi et se dérouleront à Maghnia et Tlemcen. Quelle est la particularité de cette édition ? Benbrahim Feth el Nour : La particularité de cette 4e édition c'est qu'elle se tient dans le cadre du grand événement qu'est Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011. D'autre part, elle se tient aussi après trois grands rendez-vous du 4e art : le 6e Festival national du théâtre professionnel d'Alger, le 44e Festival national du théâtre amateur de Mostaganem et le 3e Festival international de théâtre, où des ateliers de formation ont été ouverts aux jeunes artistes du sud algérien, mais aussi à la veille de deux grands autres rendez-vous de compétition théâtrale de deux festivals régionaux, ceux de Sidi Bel-Abbès et de Annaba. Il y également le nombre des troupes qui évoluent d'une année à l'autre au diapason avec l'évolution du nombre de troupes créées au Sud ces dernières années. Quel est le programme de ces journées ? Il y aura une participation de Tindouf, Béchar, El- Oued, Biskra, Ouargla, Adrar, El-Bayadh, Tamanrasset, Laghouat, Aïn Sefra, Naâma qui vont donner des représentations de leurs nouvelles productions au centre culturel de Maghnia, qui a été aménagé techniquement pour recevoir cet évènement. Il y aura beaucoup de jeunes des autres wilayas du Sud qui participeront aux ateliers de formation programmés lors de cette édition, particulièrement pour les arts de la parole et la formation de comédiens, encadrés par des enseignants et praticiens, aussi accompagné d'un programme littéraire qui se déroulera au CIP de Tlemcen, avec la présence d'auteurs algériens, ainsi qu'une conférence sur le théâtre et l'anthropologie animée par les participants et des conférenciers, et ce, à travers un débat ouvert et échange de points de vue et d'expériences. Ces journées ont été créées pour donner une dynamique à l'action théâtrale dans le Sud. Existe-t-il un réel engouement de la part des populations de ces régions pour le 4e art ? Il n'y a pas seulement ça. Ces journées sont le couronnement d'une étape qui a commencé en 2007 par la mise en pratique d'une démarche tracées par M'hamed Benguettaf, directeur général du TNA, et soutenue avec force par la ministre de la Culture et les cadres du ministère de la Culture dans l'accompagnement des troupes indépendantes et des associations, mais aussi des théâtres régionaux sur trois fronts essentiels : la formation, la création et la diffusion du produit théâtral sur le territoire national. Dans tout cela, une grande importance est donnée à la dynamisation et l'encadrement technique et académique aux jeunes créateurs et amoureux du théâtre. Ces mêmes jeunes qui vont encadrer et animer les théâtres régionaux programmés par le ministère dans les différentes wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud, dont certains sont déjà opérationnels. Le Sud algérien recèle des capacités artistiques et créatives d'une valeur inestimable et d'un pan important de la culture ancestrale de notre grandes Algérie. Voilà, pourquoi le résultat ne peut être qu'un engouement pour le 4e art pas seulement au Sud mais dans tous le pays. C'est le résultat aussi de l'action de l'Etat dans la promotion du 4e art par les subventions et aides aux productions théâtrales à un nombre important de coopératives et associations théâtrales, mais aussi l'aide à la diffusion, le financement annuel de dizaines d'œuvres produites et diffusées par les théâtres régionaux et le TNA, l'institution de différents festivals de théâtre sur le territoire national, l'encadrement et le financement de dizaines d'ateliers de formation ouverts durant les différents évènements. Peut-on parler de théâtre du Sud ? C'est aux critiques et spécialistes de déterminer quel est ce genre de théâtre, en ce qui nous concerne c'est la pérennité et la dynamisation de l'action théâtrale sur le territoire national et aux créateurs de choisir le genre de théâtre qu'ils veulent pratiquer. A. I.