Ce salon dédié à l'artisanat traditionnel s'est ouvert lundi après-midi à la maison de la culture Abdelkader-Alloula, avec la participation d'artisans et d'artisanes venus de plusieurs régions du pays. Il durera cinq jours et sera marqué par une exposition de produits artisanaux, des ateliers et conférences autour de ce secteur stratégique pourvoyeur d'emplois et à l'origine de l'attrait de touristes. Dans la wilaya de Tlemcen, le minuscule village rural de Bider est l'un des pôles importants en matière artisanale. Situé dans la commune de M'sirda Fouaga, à quelques encablures de la frontière algéro-marocaine, ce village est réputé non seulement pour sa plage de sable fin qui s'étend sur plus de 8 km, havre de farniente pour les estivants, mais aussi et surtout pour la poterie traditionnelle travaillée par des mains féminines expertes mise sous les yeux du public dans ce salon. Onze d'entre elles ont d'ailleurs pris part au premier concours national de poterie qui s'est tenu dernièrement à Tipasa, enlevant les premier et second prix dans le label création et innovation, ce qui a conforté la chambre de l'artisanat et des métiers de Tlemcen, qui a pris en charge l'encadrement et la formation de ces dames artisanes aux nouvelles techniques en matière de création et de décoration. Avant de prendre part au concours en question, les onze potières (moyenne d'âge 30 ans) ont participé à un stage professionnel de cinq jours à Marsa Ben M'hidi, autre centre névralgique en matière d'artisanat traditionnel, et reçu équipements et outillages appropriés pour leur permettre d'améliorer leur technique de création et ainsi travailler dans les meilleures conditions possibles. Ceci a été payant, puisque deux d'entre elles ont été primées. Le directeur de la chambre des métiers de Tlemcen, Djilali Hamitouche, estime que “la formation occupe le premier rang dans la stratégie et la politique de développement du secteur de l'artisanat”, ajoutant que “ce Salon national est une occasion supplémentaire pour mettre en valeur le savoir-faire de nos artisans et contribuer à la protection de cet art ancestral à travers l'esprit de groupe, l'échange et le partage des innovations”. Il faut noter que la région de Bider s'est toujours distinguée à travers son histoire par sa poterie traditionnelle particulière, grâce notamment à la présence en abondance d'une terre à vocation de cuisson. Les habitants y modelèrent, à travers des années de création, des modèles dont l'esthétique est connue à travers toute la région de Tlemcen et même au-delà. Malheureusement, comme le note M. Hamitouche, “cette activité artistique périclita jusqu'à être presque abandonnée, faute de soutien, de suivi, de formation et de perfectionnement”. Cependant, il semble que la région de Bider ait retrouvé l'espoir d'un renouveau à travers la relance de cette activité ancestrale, par le biais de cette formation sur l'utilisation des nouvelles technologies en matière artisane et de l'aide promotionnelle de l'état fournie à ces potières dont l'objectif, comme le souligne le directeur de la CAM, est d'“enseigner les bases techniques de ce métier et transmettre l'héritage artistique, culturel, historique qui l'entoure et surtout la valorisation de la poterie de qualité en créant une dynamique économique locale”. Il y a lieu de signaler que des regroupements identiques se sont déroulés à Tizi Ouzou, Adrar, Tamanrasset, Mostaganem et Jijel, à l'intention des potières et céramistes afin de les aider à évoluer dans un meilleur cadre productif. B. Abdelmadjid