Inauguré hier par Hayati Yazici, ministre turc du Commerce et des Douanes, ce rendez-vous professionnel vise à booster les relations économiques entre les deux pays. Une première. Le Palais des expositions des Pins-Maritimes a été l'hôte de pas moins de 140 exposants turcs réunis dans le cadre de la 1re foire dédiée exclusivement aux produits turcs. Un rendez-vous à 100% professionnel où la vente n'est pas de mise du moins durant les trois premiers jours. À l'initiative de la Chambre de commerce d'Istanbul, cette exposition d'envergure a ouvert ses portes, hier, inaugurée par M. Hayati Yazici, ministre turc du Commerce et des Douanes aux côtés de Tahar Khelil, président de la Chambre de commerce algérienne et de Son Excellence M. Ahmet Neçati Bigali, ambassadeur de Turquie en Algérie. Venu apporter son soutien visiblement indéfectible aux entreprises turques, le ministre turc n'a pas manqué d'exprimer, à l'occasion, le souhait de voir les relations économiques algéro-turques connaître une plus grande évolution. Les Turcs reconnaissent, en effet, que “la position stratégique de l'Algérie est un atout réel pour les investisseurs turcs. Elle offre une opportunité unique de se positionner et de se déployer sur les marchés des pays du Maghreb et des pays de l'Afrique subsaharienne ainsi que ceux des pays de la rive sud”. Mais alors comment peut-on expliquer les relations d'affaires plutôt “timides” entre nos deux pays et un projet de création de zone de libre-échange qui traîne depuis bien des années sans épilogue ? L'Algérie reste, toutefois, le premier partenaire d'Ankara en Afrique mais il est clair que les Turcs veulent dépasser le stade d'importation de gaz dans le cadre d'un contrat qui les lie aux Algériens jusqu'en 2014. “Nous n'avons pas de secteurs préférentiels. La Turquie travaillera en partenariat avec les Algériens dans les domaines qu'elles maîtrise et sur lesquels elle est compétitive”, a précisé le ministre turc, indiquant au passage que la construction constitue, tout de même, un domaine de choix à développer. À la question de connaître les obstacles qui empêchent les relations économiques d'atteindre leur vitesse de croisière, M. Hayati Yazici a évoqué le problème de “mentalité”. “Nous avons signé un mémorendum en 2006 qui est toujours en cours de validation et 10 accords douaniers avec la limitation de la double imposition mais c'est loin d'être appliqué”, a-t-il déploré, plaidant pour un plus grand développement de la coopération algéro-turque dont la balance commerciale est de l'ordre de 1,5 milliard de dollars qui, de l'avis du ministre, reste en deçà de ce qui devrait être. Il appellera, par ailleurs, les opérateurs économiques des deux pays à sceller des partenariats “gagnant-gagnant”, basés sur une “confiance mutuelle”. Des projets sont déjà mis en route en matière métallurgique et devront créer pas moins de 1 000 emplois en plus d'un autre projet dans le domaine de l'emballage en cours de discussion. En déambulant dans la surface d'expositions étalée sur 10 000 m2, on y trouve une très grande diversité dans les produits proposés tels que les machines industrielles, métallurgie, matériaux de construction, industrie automobile, transport aérien, matériel électrique et électronique, caoutchouc, produits en plastique, produits chimiques, cosmétique, produits d'hygiène, papiers et articles, bois et meubles, verre et céramique, agroalimentaire, matériaux publicitaires, tissus d'ameublement, cuir et textile qui ne manqueront pas de séduire les Algériens déjà très nombreux, au premier jour, en véritables connaisseurs du produit turc. Nabila Saïdoun